Maroc
Au cœur de l’hôtel La Mamounia à Marrakech, la boutique Nouveau Tanger expose une collection de caftans résolument modernes.
Ici, les couleurs vibrantes, les tissus nobles et les coupes épurées réinventent l’héritage marocain sans le trahir. Kenza Bennani, fondatrice de la marque, y voit une mission : « Nous créons des vêtements marocains modernes en puisant dans nos origines pluriculturelles. Marrakech a toujours été un carrefour de civilisations, et nous réinterprétons ces influences avec un regard contemporain. »
Pas de strass ni de broderies surchargées : Bennani mise sur la pureté des lignes et la fonctionnalité. « Nous nous concentrons sur la forme et le confort, pas seulement sur l’ornement, » explique-t-elle. « Nos pièces sont unisexes, adaptées au quotidien, et conçues pour mettre en valeur la beauté des coupes traditionnelles. » Son inspiration ? Les archives familiales et les savoir-faire ancestraux, qu’elle dépoussière sans les dénaturer.
Chaque création naît dans la maison de sa grand-mère, où Kenza esquisse ses modèles parmi des échantillons de laine, lin, coton et soie — exclusivement des fibres naturelles et locales. « Travailler avec des matériaux durables est un défi, car le marché est inondé de polyester, » souligne-t-elle. « Mais c’est un choix assumé. » Dans l’atelier du sous-sol, des artisans tracent, cousent et découpent chaque pièce avec une précision minutieuse. Résultat : 18 à 35 heures de travail pour un seul vêtement.
Un symbole de l’identité marocaine
Pour Hicham Bouzid, directeur créatif de Think Tanger, le caftan est bien plus qu’un vêtement : « C’est un marqueur identitaire, transmis depuis huit siècles. Ce que fait Nouveau Tanger, c’est le sortir des placards pour le rendre accessible au quotidien. » Une vision partagée par Bennani, qui voit dans cette démocratisation une façon de pérenniser la tradition.
En décembre 2025, le caftan marocain a été inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO, une consécration pour Bennani et ses pairs. « L’avenir est prometteur, » estime-t-elle. « Les jeunes créateurs marocains brillent sur la scène internationale, mais le vrai défi est de rester local, de dé-mondialiser la mode pour préserver notre authenticité. »
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