Ouganda
À l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Human Rights Network for Journalists (HRNJ) met en garde contre l'augmentation du nombre de journalistes arrêtés en Ouganda.
En Ouganda, les journalistes sont souvent victimes de mauvais traitements de la part des forces de sécurité, qui ont augmenté en flèche lors des élections de 2021, marquées par le pire bain de sang depuis des années. Le HRNJ a publié l'année dernière un rapport recensant quelque 131 cas d'abus contre des journalistes, 82 sont directement attribués à des membres de la police ougandaise.
Ce pays d'Afrique de l'Est a connu une série de mesures de répression à l'encontre des opposants au régime du président Yoweri Museveni, en particulier à l'occasion des élections de l'année dernière : des journalistes ont été agressés, des avocats emprisonnés, des observateurs du scrutin poursuivis et des dirigeants de l'opposition violemment muselés.
La situation des droits en Ouganda a également été mise en lumière par l'affaire de Kakwenza Rukirabashaija, auteur primé et critique ouvert du gouvernement, qui a été accusé d'avoir insulté le président Yoweri Museveni. En février dernier, le romancier a fui en Allemagne pour se faire soigner, craignant pour sa vie après avoir été torturé, selon son avocat. Kakwenza Rukirabashaija a été arrêté peu après Noël et inculpé de "communication offensive" dans une affaire qui a suscité l'inquiétude de la communauté internationale.
Les charges retenues contre lui concernent des commentaires peu flatteurs sur Twitter à propos de Museveni, qui dirige l'Ouganda depuis 1986, et de son puissant fils Muhoozi Kainerugaba. L'auteur a reçu le prix PEN Pinter 2021 pour un écrivain international courageux, qui est décerné chaque année à un écrivain qui a été persécuté pour avoir exprimé ses convictions. Rukirabashaija a été arrêté à plusieurs reprises depuis la publication de "The Greedy Barbarian", qui décrit la corruption de haut niveau dans un pays fictif.
Le militant ougandais Norman Tumuhimbise a été arrêté le 10 mars avec Farida Bikobere, qui travaille avec lui sur la plateforme de médias en ligne Digitalk TV, pour avoir harcelé le président de l'Ouganda sur Internet. Tous deux ont été libérés sous caution le 21 mars.
Le duo faisait partie des neuf journalistes arrêtés pour communication offensive en vertu de la loi sur l'utilisation abusive des ordinateurs, qui peut entraîner une peine d'un an de prison et/ou une amende. Sept d'entre eux ont été libérés sans être inculpés.Tumuhimbise, qui dirige le groupe de pression local The Alternative Movement, devait lancer un livre critiquant le président Yoweri Museve ni le 30 mars.
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