Belgique
Les États membres de l'Union européenne s'apprêtent à lancer une mission navale en mer Rouge d'ici à la mi-février, afin de protéger les navires des attaques des militants houthis du Yémen.
Les territoires du Yémen contrôlés par les Houthis sont devenus un point chaud de l'agitation maritime, avec des attaques visant des navires perçus comme étant associés à Israël.
Les Houthis se disent solidaires des Palestiniens dans le cadre de l'offensive militaire israélienne en cours à Gaza, présentant leurs actions comme une réponse à ce qu'ils considèrent comme un génocide dans le territoire palestinien occupé.
M. Borrell a indiqué que l'opération de l'UE serait baptisée Aspides (protecteur) et que son mandat consisterait à protéger les échanges commerciaux et à intercepter les attaques, mais pas à participer aux frappes contre les Houthis.
Environ 40 % des échanges commerciaux de l'UE avec les pays d'Asie et du Moyen-Orient passent par les eaux de la mer Rouge, ce qui rend la région stratégiquement vitale pour l'UE.
L'accent mis par la mission sur la sécurité maritime s'inscrit dans le cadre des efforts plus larges déployés par l'UE pour préserver ses intérêts économiques et garantir la sécurité de la navigation sur les itinéraires commerciaux essentiels.
La France, la Grèce et l'Italie ont manifesté leur intérêt pour diriger la mission, et sept pays ont jusqu'à présent indiqué qu'ils seraient prêts à envoyer des ressources navales, ont indiqué des diplomates, ajoutant que la mission serait basée sur les missions existantes de l'UE dans la région.
Dans un premier temps, trois navires seraient placés sous le commandement de l'UE. La France et l'Italie ont déjà des navires de guerre dans la région, et l'Allemagne prévoit d'y envoyer la frégate Hesse, ont indiqué les diplomates.
Le lancement de la mission Aspides marque la décision de l'UE de s'écarter de la mission menée par les États-Unis en décembre, qui a vu les États-Unis et la Grande-Bretagne lancer des frappes aériennes sur les positions des Houthis, reflétant ainsi les réserves de l'Europe à l'idée d'être sous le commandement de Washington.
L'UE court le risque d'aggraver involontairement les tensions dans la région, compte tenu de la dynamique géopolitique complexe impliquant de multiples parties prenantes, ce qui souligne la nécessité d'une planification méticuleuse et d'une finesse diplomatique pour naviguer dans les eaux turbulentes de la mer Rouge.
La sécurité maritime est une préoccupation majeure, car la mer Rouge est une route commerciale mondiale essentielle entre l'Afrique et l'Asie, reliant la mer Méditerranée à l'océan Indien.
Le conflit a incité les entreprises de transport maritime à éviter la région, optant pour un long détour par l'Afrique. Cette perturbation, qui affecte plus de 12 % du commerce mondial, présente des risques d'inflation et de hausse des prix pour les pays africains qui importent beaucoup, comme l'Égypte, le Ghana, l'Éthiopie et le Nigeria.
Si le contournement de la mer Rouge augmente considérablement le temps de navigation et les coûts, il offre aux pays africains la possibilité de tirer profit de l'augmentation du trafic maritime.
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