Afrique du Sud
Caster Semenya contre-attaque. L’athlète sud-africaine est sortie mercredi de sa réserve pour dénoncer l’attitude de l’IAAF à propos des athlètes hyperandrogènes.
« Mme Semenya ne souhaite pas subir d’intervention médicale pour changer qui elle est et comment elle est née. Elle veut faire de la compétition naturellement. ». Alors que le tribunal arbitral du Sport devrait bientôt se prononcer sur les règlements que la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) souhaite imposer aux athlètes hyperandrogènes, l’athlète sud-africaine se montre intransigeante. Caster Semenya conteste, en effet, l’obligation que l’instance mondiale de l’athlétisme veut imposer aux femmes présentant un taux élevé de testostérone en leur faisant suivre un traitement hormonal pendant plusieurs mois pour le faire baisser à moins de 5 nanomoles par litre.
Par l’intermédiaire de ses avocats, la double championne olympique, accuse dans un communiqué l’instance d’ouvrir de vieilles blessures. « Les cicatrices que Mme Semenya a développées au cours de la dernière décennie sont profondes… La lecture des commentaires de M. Coe ce week-end a ouvert ces vieilles blessures », s’est-elle indignée, ajoutant ne pas être une menace pour l’athlétisme féminin, s’adressant directement au patron de l’athlétisme mondial. Pour elle, « Sébastian Coe a tort de (la) considérer comme une menace ». Dans sa déclaration, elle dit au contraire être « une héroïne » et « un modèle » pour les jeunes filles.
Le président de l’IAAF a déclaré dans le journal australien Daily Telegraph que « La raison pour laquelle nous avons classé le sexe est parce que si vous ne le faites pas, aucune femme ne remportera jamais un autre titre, une autre médaille ou battrait un autre record dans notre sport ». Des propos choquants pour la quintuple championne d’Afrique d’autant que le journal fait référence à sa musculature.
Ce que la triple championne du monde fustige considérant cette remarque comme « la dernière illustration de la façon dont les insinuations ont déformé les problèmes ». « M. Coe peut avoir des opinions sur les femmes transgenres dans le sport, mais c’est un problème différent ». Le communiqué de l’athlète de 28 ans s’est voulu clair : « Mme Semenya est une femme. Il n’y a pas de débat ou de question à ce sujet et l’IAAF ne le conteste pas, a-t-elle réagi sur le document. Elle est née femme, a été élevée femme, a été socialisée en tant que femme et a concouru en tant que femme toute sa vie », poursuit le communiqué.
De son côté, le président de l’IAAF peut compter sur le soutien de son instance. « L’IAAF s’est efforcée de le faire avec ses règles d’éligibilité relatives à la classification féminine et les commentaires de Lord Coe dans Australian Daily Telegraph sont tout à fait cohérents avec ses commentaires et ceux de l’IAAF sur cette question depuis l’introduction de la réglementation », a réagi l’association dans un communiqué.
La balle est désormais dans le camp du Tribunal arbitral du sport dont l’arbitrage est attendu dans les prochaines semaines.
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