Tombouctou
Pour la première fois depuis sa création au lendemain de l’indépendance, la Biennale culturelle et artistique du Mali se tient à Tombouctou, dans le nord du pays.
L’édition 2025 marque un tournant symbolique pour cet événement majeur, accueilli dans l’une des plus anciennes villes du continent africain, surnommée la « cité des 333 saints », haut lieu du savoir, de la spiritualité et de la culture.
Vingt délégations venues de toutes les régions du Mali participent à cette édition, en compétition dans cinq disciplines artistiques, allant de la musique à la danse, en passant par le théâtre et les arts visuels.
Parmi les artistes en lice, la chanteuse Tinazoum Cissé, connue sous le nom de scène Daïcha, représente la région de Taoudéni, au nord du Mali, majoritairement arabophone. Sa prestation du titre Ai Ouladna a été longuement applaudie par le public.
Pour l’artiste, la Biennale est à la fois une opportunité de reconnaissance et un moyen de soutenir sa famille. Elle affirme travailler avec détermination, convaincue que sa voix est sa principale force et qu’elle peut décrocher le prix de la compétition.
Autre voix remarquée, celle d’Awa Demba Samaké. Étudiante en médecine à Bamako et passionnée de musique, elle représente le district de la capitale avec une chanson solo spécialement composée pour l’événement par le musicien Djimi Dramé.
Pour la jeune chanteuse, la Biennale joue un rôle essentiel dans l’encadrement artistique, en encourageant des textes porteurs de valeurs et de responsabilité. Elle y voit aussi un immense honneur, suivant les traces de nombreuses stars maliennes révélées par cette compétition, convaincue que la jeunesse incarne l’avenir du pays.
À la tombée de la nuit, le monument emblématique de la Flamme de la Paix se transforme en scène à ciel ouvert, accueillant spectacles et défilés. La mode figure parmi les temps forts de cette édition.
Le styliste Boubacar Ag Midaye, fondateur de la marque Mida Style, incarne une nouvelle génération de créateurs africains. Ses collections mêlent traditions et modernité, puisant dans l’esthétique touarègue du nord tout en utilisant des tissus provenant du sud du Mali.
Selon le créateur, la Biennale joue également un rôle économique local. Les mannequins présents sur le podium ont été formés à Tombouctou, avec l’ambition de promouvoir le « Made in Tombouctou », de valoriser les jeunes passionnés de mode et de les encourager à se lancer dans cette voie.
La cérémonie de clôture et de remise des prix de la Biennale culturelle et artistique du Mali est prévue ce dimanche 28 décembre à Tombouctou, point d’orgue d’une édition placée sous le signe de la diversité, de la jeunesse et de la renaissance culturelle.
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