Corée du Sud
Pendant 33 ans, les personnes non issues du corps médical qui réalisaient des tatouages en Corée du Sud risquaient des sanctions. Cela pouvait aller jusqu'à cinq ans de prison ou une amende pouvant atteindre 50 millions de wons coréens, soit près de 50 000 dollars.
Après des années de bataille, ils pourront bientôt être reconnus par la loi. La réglementation a finalement changé le mois dernier, avec une entrée en vigueur prévue dans deux ans.
Jusqu’ici, ils étaient nombreux à opérer dans la clandestinité. Certains ont même gagné en popularité grâce aux réseaux sociaux.
Ces derniers partagent leurs témoignages dans le documentaire "Angels", réalisé par Hicham Touili-Idrissi et produit par Nancy-Wangue Musisá, qui dévoile l'univers clandestin des tatoueurs sud-coréens.
"J'essaie d'être confiante et de n'avoir rien à cacher, car c'est ce qui fait ma personnalité. Mais comme il n'existait jusqu’ici aucune loi protégeant les tatoueurs en Corée, je ne me sentais pas en sécurité. Quand je pense à ma vie et à mon avenir, mon plus gros problème est l'instabilité", confie la tatoueuse Gui Hee.
Le regard des proches
Les artistes tatoueurs s'exposent également à la stigmatisation sociale, y compris de la part de leur propre famille. En Corée du Sud, en Chine et au Japon, les criminels étaient autrefois punis en se faisant tatouer le visage - un stigmate qui persiste encore aujourd'hui.
"Parfois, être tatoué me frustre. Quand j'étais plus jeune, je vivais avec ma grand-mère, et quand je passais devant elle, les personnes âgées me regardaient fixement. Elles me regardaient, voyaient le tatouage sur mon visage et commençaient à s'inquiéter. C'étaient des femmes âgées, comme ma grand-mère", confie Hein, une tatoueuse.
Selon le ministère de la Santé et des Affaires sociales, le pays comptait environ 350 000 tatoueurs en 2021. Nombre d'entre eux travaillaient dans l'illégalité la plus totale et n'avaient aucune formation médicale.
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