Afrique du Sud
Plus de 2 000 salariés occupent mardi une mine de platine en Afrique du Sud pour la deuxième journée d'affilée, suscitant l'inquiétude des familles, tandis que l'entreprise tente de faire pression pour mettre fin à l'un des plus importants mouvements sociaux dans les mines du pays depuis des années.
Impala Platinum Holdings, aussi connu sous le nom d'Implats, a affirmé que 63 des 2.205 mineurs qui ont commencé à manifester lundi étaient remontés à la surface pendant la nuit, dans des conditions difficiles. Des ambulances ont été aperçues, destinées à certains d'entre eux.
La société a qualifié d'"illégale" cette grève souterraine dans deux différents puits et a averti qu'elle "traitera de manière décisive les employés qui se livrent à une conduite illégale et à des actes criminels".
Toutes les activités de la mine Bafokeng, située à quelque 160 km au nord-ouest de Johannesburg, ont été interrompues et des pourparlers sont engagés avec les mineurs et leurs syndicats.
Les mineurs disent demander des primes et le versement de fonds de pension. Certains d'entre eux affirment avoir été suspendus avant le début de leur mouvement pour avoir tenu des réunions syndicales non-autorisées.
Les représentants de la National union of mineworkers (NUM) "ont discuté avec les travailleurs la nuit dernière et ont commencé à relayer leurs préoccupations à la direction", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société.
"Nous espérons pouvoir répondre aujourd'hui par l'intermédiaire du NUM et convenir d'un processus visant à ramener tous les travailleurs à la surface et à résoudre les problèmes dans le cadre d'un engagement constructif normal", a-t-il ajouté.
- Familles inquiètes -
Des dizaines de mineurs et de familles attendent mardi à l'entrée de la mine, achetée cette année par Implats et qui emploie au total quelque 10.000 mineurs.
Mzimase Bandli, 51 ans, a dit à l'AFP être remonté à la surface à cause du manque de nourriture et d'eau.
"J'ai un intense mal de crâne et je n'ai pas mangé. Je mourais de froid en bas", a-t-il confié, quelques minutes après avoir retrouvé l'air libre.
Selon l'entreprise, de la nourriture a été descendue. Mais les familles craignent les conditions sur place.
"Nous ne savons pas s'ils ont mangé, certains doivent prendre des médicaments", a indiqué Nokwanda Nabambela, 39 ans, inquiète pour son mari, employé dans la mine depuis six ans.
L'Afrique du Sud connaît un nombre croissant de grèves sauvages de mineurs occupant des mines et bloquant la production.
"Les mouvements de protestation sous terre et les actions illégales similaires (...) sont devenus plus fréquents ces derniers mois et sont source d'inquiétude et de perturbation pour l'industrie minière", a regretté Implats.
Plus de 100 mineurs d'or ont passé près de trois jours sous terre à Springs, près de Johannesburg, en octobre, sur fond de rivalité entre syndicats.
Ce mois-ci, 440 autres mineurs ont manifesté dans une autre mine d'or, tandis que 250 travailleurs du platine réclamant de meilleurs salaires ont occupé un puits pendant trois jours pour réclamer de meilleurs salaires.
L'industrie minière emploie des centaines de milliers de personnes en Afrique du Sud, premier exportateur de platine et l'un des principaux exportateurs d'or, de diamants, de charbon et d'autres matières premières.
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