Wagner
Evgueni Prigojine restera dans les mémoires dans différentes régions et pour différentes raisons. À Kiev, pour avoir mené ses combattants dans certaines des batailles les plus féroces contre l'Ukraine, en Russie, en tant que patriote et traître pour sa révolte éphémère en juin.
On se souviendra également de Prigojine dans des pays éloignés de la Russie, comme la République centrafricaine et le Mali, où les gouvernements s'appuient sur les services du groupe paramilitaire Wagner qu’il dirigeait, pour contrer les menaces sécuritaires.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, lundi, sa première réapparition depuis le Sommet-Russie Afrique en juillet, Evgueni Prigojine affichait ouvertement ses ambitions : rendre la Russie encore plus grande sur la scène internationale, mais surtout rendre l’Afrique encore plus libre.
Les ambitions de celui que l’on surnommait le chef de Poutine sont-elles mortes avec lui ?
Quel avenir pour Wagner en Afrique ?
La présence des troupes de Wagner a été confirmée pour la première fois en République centrafricaine après que le président Faustin Archange Touadera a fait appel à leurs services pour endiguer un soulèvement rebelle. Les Russes ont depuis aidé à reconstruire l'armée du pays et à sécuriser la capitale, Bangui.
Au Mali, la junte au pouvoir s’est tournée vers Moscou pour trouver des solutions afin de mettre fin à une insurrection militante. En réponse, la Russie avait donné le feu vert à Wagner.
Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que le Burkina Faso voisin, lui-même en proie au terrorisme et à l'instabilité causée par une prise de pouvoir de l'armée, se tourne vers l'est.
En Afrique, Wagner fait progresser les objectifs militaires, politiques et économiques de Moscou, au grand dam de certains dirigeants occidentaux qui voient leur influence sur le continent tarir peu à peu.
Au Niger, dernier pays du Sahel à avoir succombé à un coup d'État, des rassemblements pro-junte ont réclamé l'intervention de la Russie et le départ des forces françaises, à l’instar de trois autres pays dans la région.
Depuis la mutinerie de Prigojine en juin, les questions sur l'avenir des opérations de Wagner en Afrique abondent. Le ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait alors déclaré que ces événements n'auraient aucune incidence sur les activités du groupe.
La mort de Prigojine annonce très certainement la fin d’un rapport de force avec Kremlin, toutefois Wagner est aujourd’hui un outil de politique étrangère trop important pour que Moscou s'en sépare.
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