Nigéria
La Communauté économique des États d'Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont les dirigeants se réunissent jeudi pour évoquer la situation au Niger, a été créée en 1975 pour promouvoir le développement économique de ses membres, et s'implique surtout dans la gestion des conflits régionaux.
Le 30 juillet, lors d'un précédent sommet à Abuja, elle avait donné un ultimatum d'une semaine aux militaires ayant pris le pouvoir à Niamey pour rétablir le président Mohamed Bazoum, sous peine d'une intervention armée pour ce faire.
La CEDEAO, dont le siège est à Abuja, au Nigeria, compte 15 pays membres : huit francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et Togo), cinq anglophones (Gambie, Ghana, Liberia, Nigeria et Sierra Leone) et deux lusophones (Cap-Vert et Guinée-Bissau). Parmi eux, quatre, tous francophones, sont suspendus et/ou sanctionnés après des coups d'État militaires : la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et, dernier en date, le Niger.
L'organisation est dominée politiquement et économiquement par le Nigeria, géant rassemblant plus de 50% de la population et plus de 60% du PIB régional.
La CEDEAO est dirigée par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement, instance de décision suprême. Le président du Nigeria Bola Ahmed Tinubu est le président de la CEDEAO en exercice, depuis juillet.
Monnaie unique au point mort
Le Traité de Lagos, instituant la CEDEAO, a été signé le 28 mai 1975 dans la capitale économique nigériane, dans le but de dépasser les innombrables clivages - économiques, politiques, monétaires et linguistiques - pour déboucher sur une intensification de la coopération et des échanges.
Mais la CEDEAO sera amenée progressivement à revoir son ambition économique à la baisse. L'Eco, la monnaie unique que devaient adopter ses membres en 2020, est au point mort.
Maintien de la paix
L'organisation s'implique en revanche directement dans les différends politiques, se dotant en 1993 d'un nouveau statut lui assignant formellement une responsabilité dans la prévention et le règlement des conflits régionaux.
En juin 2004, les chefs d'état-major ouest-africains approuvent la création d'une force de 6 500 hommes, dont un contingent d'intervention rapide de 1 500 soldats en cas de troubles. En novembre 2005, un programme de formation de cinq ans est adopté pour permettre des opérations de maintien de la paix.
Interventions militaires
La CEDEAO a joué un rôle politique de premier plan lors des guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone, en mettant sur pied en 1990 l'Ecomog (force ouest-africaine de paix), une force de plusieurs milliers d'hommes. Elle a notamment réussi à ramener la paix au Liberia en 1997.
Elle est également intervenue en Guinée-Bissau lors de la rébellion armée de 1998-99 et après le coup d'État de 2012, en Côte d'Ivoire en 2003 après le déclenchement d'une rébellion, au Mali en 2013 pour aider Bamako à reprendre le contrôle du Nord tombé aux mains des djihadistes, ou encore en Gambie en 2017 quand le président sortant Yahya Jammeh, battu aux élections, refusait de quitter le pouvoir.
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