Congo
Ancienne porte servant à la déportation des esclaves, la baie de Loango en République du Congo, est un patrimoine africain menacé par l’érosion.
Seule baie rocheuse de la côte congolaise, à 20 km au nord de Pinte Noire, cette côte est fragilisée par l’élévation du niveau de la mer causée par le réchauffement climatique.
Aujourd’hui la communauté locale craint qu’une partie de son histoire ne disparaisse avec elle.
"Je vois comment la mer avance, elle casse tout. Même les tombes là-haut ne sont plus là, tout a disparu..." a expliqué Mampassi Albert, habitant de la région.
Des militants de l’environnement affirment que la zone a un réel potentiel - si l’on s'en occupe correctement. Certains pensent à faire de cette zone une zone d’éco-tourisme. Le projet Matachebo par exemple œuvre à cloner les arbres restants le long de la route des esclaves.
"((Nous clonons ces manguiers)) pour pouvoir perpétuer la mémoire des deux millions d'esclaves qui sont passés par cette baie, à travers chaque manguier que nous allons cloner et distribuer dans le monde entier." a déclaré Batota Kissala, promoteur du projet Matatchebo.
Situé sur la côte ouest de la République du Congo, ce site historique de la traite des esclaves est exposé aux eaux libres et aux courants puissants de l’océan Atlantique.
Sut terre, la côte est constituée de hautes falaises de sable et sous l’eau, c’est une érosion marine très active qui se produit.
"Quand on veut aménager un site, il faut des moyens matériels et humains, mais si les moyens matériels font défaut en premier lieu, qu'en est-il des moyens humains ? Ils (les autorités) viennent sur le site, ils parlent et ils parlent, ils font des annonces et puis ils partent. Mais pendant ce temps, l'érosion continue d'avancer." s'est indigné Kimfoko Madoungou, Historien.
Selon un article de recherche publié dans le Journal of African Earth Sciences, le littoral a reculé de plus de 100 mètres au cours des 100 dernières années.
En plus de détruire une partie importante de l’histoire coloniale, l'érosion marine risque de détruire l'écosystème local et les communautés qui en dépendent.
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