Soudan
Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes du pays pour dénoncer les réformes du gouvernement.
Ils étaient des centaines à manifester ce mercredi dans plusieurs villes du Soudan pour éxiger la démission du gouvernement. Derrière cette colère, les mesures d'austérité mises en place dans le cadre de réformes soutenues par le Fonds monétaire international (FMI).
"Non aux politiques des institutions financières internationales" ou encore "Le peuple veut la chute du régime" pouvait on entendre parmi les slogans scandés par les protestataires à Khartoum, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Ces manifestations surviennent moins de 24 heures après que le FMI a annoncé débloquer une aide économique massive pour le Soudan, avec un allègement de dette de 50 milliards de dollars, représentant près de 90% de la dette totale du pays.
Palpable depuis plusieurs mois, la grogne populaire s'est accentuée après la suppression début juin des subventions sur les carburants, qui a fait doubler les prix du diesel et de l'essence.
Dans la capitale Khartoum, des dizaines de manifestants ont brûlé des pneus devant le palais présidentiel, arborant des pancartes où l'on pouvait notamment lire "Du pain pour les pauvres", avant que la police ne les disperse à l'aide de gaz lacrymogènes.
A Oumdourman, ville jumelle de la capitale, des manifestants tentant de rejoindre Khartoum ont été dispersés de la même manière. A Kassala (est), des dizaines sont descendus dans la rue pour réclamer justice pour des personnes tuées lors des manifestations populaires qui ont chassé l'ex-autocrate Omar el-Béchir en avril 2019.
"Le sang pour le sang, nous n'accepterons pas d'indemnisations", ont crié des manifestants.
Depuis août 2019, le Soudan est dirigé par un gouvernement de transition civilo-militaire. Celui-ci s'est engagé à rétablir l'économie exsangue du pays, en lambeaux après 30 ans de mauvaise gestion, de conflits internes et de sanctions internationales sous Béchir.
Lors d'un discours retransmis à la télévision nationale, Abdallah Hamdok, le Premier ministre, a fait l'éloge de la "patience" et de l'"endurance" du peuple soudanais mercredi, après l'annonce du FMI. "Nous sommes sur la bonne voie", a-t-il affirmé.
En amont des manifestations, les autorités ont annoncé avoir arrêté 79 personnes soupçonnées d'avoir des liens avec Béchir et de prévoir des actes violents. La date de mercredi coïncide également avec l'anniversaire du coup d'Etat qui a porté l'ancien dictateur au pouvoir en 1989.
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