Afrique du Sud
Ace Magashule, secrétaire général de l'ANC et rival politique acharné président sud-africain Cyril Ramaphosa, a saisi la justice pour contester sa suspension en raison des accusations de fraude et de corruption dont il fait l'objet, exacerbant ainsi les tensions au sein de l'organisation fracturée autrefois dirigée par Nelson Mandela.
La décision d'Ace Magashule d'aller en justice est une autre indication des factions rivales au sein de l'ANC, et est considérée comme un défi direct à la volonté de Cyril Ramaphosa de débarrasser le parti historique de la corruption qui a nui à son image - et à celle de l'économie la plus développée d'Afrique - au cours de la dernière décennie.
Dans des documents judiciaires, Ace Magashule a remis en question la légalité de la règle du parti, imposée par Cyril Ramaphosa, qui oblige les responsables de l'ANC faisant l'objet de poursuites pénales de "se mettre à l'écart" de leurs fonctions jusqu'à ce que leur cas soit réglé. Selon Ace Magashule, cette règle porte atteinte à la présomption d'innocence. La chaîne de télévision nationale sud-africaine SABC a rapporté vendredi que les avocats d'Ace Magashule avaient déposé les documents auprès de la Haute Cour de Gauteng jeudi.
Scandales de corruption
Cette décision soulève également la question de savoir si Ace Magashule présentera des excuses, conformément aux instructions de la direction de l'ANC, pour avoir envoyé à Cyril Ramaphosa une lettre prétendant suspendre le président. Ace Magashule avait jusqu'à vendredi pour s'excuser ou s'exposer à d'autres mesures disciplinaires.
Des responsables de l'ANC ont été impliqués dans une vague de scandales de corruption au cours de la dernière décennie, notamment sous le règne de l'ancien chef du parti et ancien président sud-africain Jacob Zuma, dont le propre procès pour corruption doit s'ouvrir la semaine prochaine. Certains dirigeants de l'ANC ont déjà démissionné de leurs fonctions en vertu de la règle du "pas de côté" et d'autres pourraient être suspendus dans les semaines à venir s'ils ne démissionnent pas.
Accusations de fraude
Ace Magashule est le plus haut responsable du parti à être affecté par cette règle, considérée comme une politique clé pour Cyril Ramaphosa dans sa bataille avec une faction de l'ANC sympathisante d'Ace Magashule et de Jacob Zuma. Le secrétaire général de l'ANC doit être jugé en août pour des accusations de fraude et de corruption liées à un contrat gouvernemental de plus de 18 millions de dollars.Il est allégué qu'Ace Magashule a personnellement bénéficié du contrat, qui a été attribué alors qu'il était le Premier ministre de la province de Free State, qui a émis le contrat. Il a nié toutes les accusations et a qualifié l'affaire de "politiquement motivée".
Le mois dernier, Cyril Ramaphosa a témoigné lors de l'enquête, soutenue par l'État, sur la corruption à grande échelle au sein du gouvernement et des entreprises publiques pendant le mandat présidentiel de Jacob Zuma, de 2009 à 2018. Cyril Ramaphosa doit à nouveau témoigner dans le courant du mois sur ce qu'il savait de la corruption au sein du gouvernement pendant la période où il était vice-président, de 2014 à 2018.
Jacob Zuma a refusé de témoigner devant la commission qui est distincte de son procès pour corruption, et fait face à une bataille juridique avec l'enquête. Celle-ci a demandé qu'il soit emprisonné pour avoir refusé d'obéir à une ordonnance du tribunal l'obligeant à témoigner.
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