Ethiopie
Pas de mea culpa, mais des explications officielles après qu'un convoi des Nations Unies (ONU) ait été la cible des forces éthiopiennes dans la région du Tigré. Le porte parole Redwan Hussein a donné sa version des faits.
"Ils (NdlR : les membres de l'ONU) ont forcé deux postes de contrôle pour se rendre à la hâte dans des zones où ils n'étaient pas censés aller et qu'on leur avait déconseillé de traverser. Quand ils ont tenté de forcer un troisième poste de contrôle, nos militaires ont tiré et les ont arrêtés. Depuis, bien sûr, ils ont été libérés", a expliqué Redwan Hussein.
Une réponse loin de satisfaire les organisations internationales qui tentent de venir en aide à une population de la région du Tigré, fortement impactée par le conflit qui oppose depuis le 4 novembre les forces du gouvernement d'Abiy Ahmed aux troupes du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Lundi, plusieurs sources onusiennes à Addis Abeba avaient indiqué qu'une équipe de l'ONU chargée d'évaluer les conditions de sécurité au Tigré avait été brièvement arrêtée après s'être vu refuser l'accès à un camp de réfugiés érythréens. Une des sources avait évoqué des tirs.
L'accord passé avec l'ONU prévoit que "l'assistance (humanitaire) soit conduite et coordonnée par le gouvernement éthiopien. Aucune entité, multilatérale ou unilatérale ne peut supplanter la responsabilité du gouvernement éthiopien", a insisté Redwan Hussein.
Accès humanitaire
Près d'une semaine après cet accord et dix jours après qu'Abiy Ahmed eut décrété l'opération militaire au Tigré "terminée" avec la prise de la capitale régionale Mekele, l'aide humanitaire n'a toujours pas commencé à être acheminée et la situation sécuritaire et humanitaire réelle est inconnue.
"Avons-nous un accès humanitaire clair et sans entrave en ce moment ? Non", a répliqué Stephane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies. "Voilà pourquoi nous sommes toujours en discussion avec le gouvernement pour essayer d'avancer sur ce sujet. Nous avons un certain nombre de travailleurs humanitaires qui sont restés sur place. Je pense que la plupart d'entre eux, si ce n'est tous, font de leur mieux. Mais il est clair que nous ne sommes pas en mesure, en ce moment même, de fournir l'aide que nous souhaiterions."
Dimanche, un médecin du principal hôpital de Mekele avait indiqué ne plus pouvoir prodiguer de soins, faute d'électricité, de matériel et de médicaments de base.
Plus de 40 000 civils ont déjà passé la frontière vers le Soudan. Ils pourraient être bientôt 200 000 si le conflit venait à perdurer.
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