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Maroc : manifestation après les condamnations pour "avortement illégal"

Maroc : manifestation après les condamnations pour "avortement illégal"

Maroc

Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mercredi devant le Parlement à Rabat pour demander la libération immédiate de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, condamnée à un an de prison ferme pour “avortement illégal” et “sexe hors mariage”.

La petite foule mêlant féministes et défenseurs de droits humains a dénoncé une “justice aux ordres”, après les condamnations prononcées lundi contre cette jeune reporter du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, son fiancé, son gynécologue, un anesthésiste et une secrétaire médicale.

“Les libertés sont en danger, la presse est en danger”, ont crié les manifestants réunis autour de banderoles dénonçant des “lois rétrogrades”, utilisées pour “terroriser et se venger de la presse libre”.

Hajar Raissouni “a le moral, elle s’attendait à être condamnée, vu la campagne de diffamation” menée contre elle depuis son arrestation fin août, a déclaré à l’AFP son oncle Souleymane qui l’a vue en prison.

La journaliste dénonce un procès “politique”, assurant depuis le début avoir été traitée pour une hémorragie interne, ce que son gynécologue a confirmé devant le tribunal.

Les avocats de la défense estiment avoir démontré, contre-expertise à l’appui, que l’affaire ne repose sur aucune preuve avérée et comptent faire appel.

Le jugement du tribunal de Rabat a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux et dans certains médias, au Maroc et à l‘étranger, sans trouver grand écho dans les milieux politiques locaux.

Un manifeste publié le 23 septembre pour dénoncer des lois “injustes” et “obsolètes” devenues “des outils de vengeance politique ou personnelle” a recueilli 8.400 signatures, selon Sonia Terrab, la co-autrice du texte intitulé “Hors-la-loi”.

En 2018, la justice marocaine a poursuivi 14.503 personnes pour débauche, 3.048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements, selon les chiffres officiels. Entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon des estimations.

AFP

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