Tanzanie
Le cinéma au service de l’Etat. C’est en Tanzanie, où un nouveau projet de loi exigeant aux sociétés cinématographiques de partager leurs séquences brutes avec le gouvernement a été adopté. But de la manœuvre, faire la promotion du pays.
Dans les faits, les cinéastes devront soumettre toutes les séquences filmées et une copie finie de leur travail à l’Office tanzanien du film ou à une autorité déléguée pour obtenir une autorisation avant de quitter la Tanzanie, selon le procureur général, Adelardus Kilangi.
Bien que le président ne l’ait pas encore signé, les groupes d’opposition craignent déjà que le projet de loi ne soit un frein à la co-production entre cinéastes étrangers et locaux. Les professionnels du 7e art n’ont pas été avisés du projet de loi, car il a été classé comme une mesure d’urgence et adopté par le Parlement à la hâte.
“L’adoption de ce projet de loi en urgence signifie qu’en tant qu’intervenants, nous avons reçu la nouvelle à la dernière minute. Il aurait été préférable que le Parlement consulte les parties prenantes comme nous, cinéastes et acteurs. Nous aurions alors été en mesure de donner nos opinions et nos réflexions sur le sujet. Nous comprenons que le gouvernement doive réglementer, mais ces règlements créent-ils un environnement propice à la collaboration des cinéastes locaux et internationaux ? Nous ne pourrons pas travailler seuls. Nous devons travailler en réseau avec d’autres pour que l’industrie se développe”, regrette Harith Rashid, un producteur de cinéma.
Les personnes ou entreprises étrangères sont également tenues d’autoriser le gouvernement à utiliser des clips vidéo ou le film dans son ensemble pour promouvoir la Tanzanie et sa culture.
Les cinéastes tanzaniens s’inquiètent de l’impact du projet de loi sur leurs entreprises alors que le secteur des arts est en plein essor dans le pays. Selon le ministère des Finances, le secteur des arts et spectacles a connu une croissance de 13,7 % l’an dernier.
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