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Cameroun : couvre-feu en région anglophone après l'assassinat de gendarmes

Cameroun

Une nouvelle escalade dans la crise que traverse le Cameroun dans ses régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Mercredi, le préfet de la Mezam dont le chef-lieu est Bamenda, épicentre de récentes violences, a annoncé l’instauration d’un couvre-feu qui court sur la période du 8 au 23 novembre 2017 et qui prévoit une interdiction formelle de se déplacer entre 22h et 5h du matin.

Cette injonction survient après l’assassinat de trois gendarmes en début de semaine. Il s’agit des premières victimes du côté des forces de l’ordre depuis le déclenchement de la crise anglophone en novembre 2016. Aucune de ces attaques n’a été revendiquée, mais pour le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma Bakary, les gendarmes ont été tués par des sécessionnistes anglophones.

Par ailleurs, avant même ce nouveau développement de la crise, Yaoundé aurait délivré des mandats d’arrêt internationaux contre une quinzaine de leaders sécessionnistes accusé “d’actes de violence contre des écoliers et des agents des forces de sécurité”, a révélé le quotidien camerounais Le Jour.

Les deux régions anglophones du Cameroun sont en proie à une vague de contestations depuis près d’un an pour contester une présumée marginalisation par le pouvoir central. Cette crise, au départ sociale, a évolué vers une crise politique dans laquelle certains leaders anglophones réclament d’un côté le fédéralisme quand d’autres parlent tout simplement de la partition du pays.

Les tensions avaient jusqu’alors atteint leur point culminant avec la proclamation symbolique de l’indépendance de l’“Ambazonie” le 1er octobre par son “président”, Sisiku Ayuk. Au moins quatorze personnes avaient été tuées en marge des manifestations autour de la proclamation d’indépendance, selon un bilan recoupé par l’AFP.

Dans un rapport publié le 19 octobre, le centre d’analyse International crisis group (ICG) avait appelé le président camerounais Paul Biya à “prendre ses responsabilités” et “agir vite” dans les zones anglophones. Le groupe qui prônait un dialogue et la médiation de l’ONU ou de l’Union africaine, avait par ailleurs prévenu Yaoundé d’un risque “d’insurrection”.

L’International Crisis Group avait alors été brusquement repris par le gouvernement camerounais qui l’a accusé de “déstabilisation” du pays.

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