Burkina : un savon anti-moustique lutte contre le paludisme

Au Burkina Faso, les scientifiques ont élaboré un savon anti-moustique.

Il est sensé lutter efficacement contre le paludisme, une maladie qui a fait près de 500.000 morts en 2015, dont la grande majorité sur le continent africain.

L’idée du savon est venue en constatant que le paludisme continuait de faire des ravages malgré la distribution de moustiquaires imprégnées. La moustiquaire protège pendant le sommeil, mais elle tient chaud et les populations les plus vulnérables n’ont pas les moyens d’acheter des répulsifs pour toute la famille pour se protéger le reste du temps”

“Vu que le savon, c’est un produit que même les ménages les plus pauvres achètent et qu’ils peuvent partager dans toute la famille, si on arrive à intégrer la prévention dans ce produit qui est déjà connu à un prix accessible, ça permettra de sauver ces gens qui ne sont pas prêts à dépenser plus pour leur protection” Gérard Niyondiko, chercheur à l’initiative du projet

En Afrique de l’Ouest, “le paludisme tue un enfant toutes les deux minutes “la formule de ce produit est encore secrète, mais serait composée en majorité d’huiles essentielles issues de plantes principalement locales et africaines pour diminuer au maximum le coût de revient.

“Pour les principes actifs, nous travaillons sur des huiles essentielles que l’on peut trouver localement ou bien qui peuvent s’adapter sur le continent africain. Comme je l’ai dit, c’est juste pour pouvoir minimiser les coûts. Si on peut le produire localement, non seulement, on va créer de nouveaux emplois et ça va aussi nous permettre d’avoir des huiles essentielles à coût très bas, et du coup minimiser à la fin le coût du savon” Gérard Niyondiko, chercheur à l’initiative du projet

Sur les 214 millions de personnes souffrant du paludisme dans le monde en 2015, 88% des cas ont été enregistrés en Afrique, selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Parmi eux, 438.000 en sont morts, les enfants restant les plus vulnérables.

En 2015, l‘équipe a revu ses ambitions à la hausse en comparant l’efficacité de plusieurs huiles et en adoptant une technique innovante, en partenariat avec une start-up en France spécialisée dans la microencapsulation

Le savon présente le profil idéal, car “c’est un produit que même les ménages les plus pauvres achètent et qu’ils peuvent partager dans toute la famille”

Les essais sont réalisés en suivant un protocole scientifique strict pour que le savon soit homologué par l’Organisation mondiale de la Sante (OMS) et puisse ensuite être recommandé à tous les pays.

Mais pour en arriver là, il faudra que le savon anti-paludisme franchisse encore d’autres étapes. Il manque encore deux phases pour boucler le projet.