Bosnie-Herzégovine
Des plateaux kényans aux forêts sombres des Balkans : la foulée de Lucia Kimani et l’amour d’un homme ont mené cette marathonienne – originaire du Kenya – en Bosnie dont elle deviendra, à Rio de Janeiro, la première athlète à participer à trois Jeux olympiques.
En 2004, Lucia Kimani, 23 ans, et Sinisa Marcetic, 19 ans, sont à Salzbourg (Autriche) pour le marathon. Elle est alors une anonyme de ces armadas kényanes qui écument les courses européennes. Serbe de Bosnie, Sinisa, lui, court depuis une dizaine d’années sur les pentes abruptes des forêts de pins de la montagne de Mrakovica, qui dominent la petite ville de Prijedor.
Footballeuse amatrice, Lucia Kimani a pris part, un an plus tôt, à son premier marathon, à Nairobi, sur les conseils d’un cousin. “Pour s’amuser”… Une course en altitude, terminée septième. Étudiante en coiffure, cette fille d’une famille paysanne de huit enfants, voit l’opportunité : “j’ai gagné un peu d’argent, c‘était très motivant.”
Sinisa Marcetic est mordu depuis une course scolaire terminée 4e, qui le motive pour ne plus finir sans médaille. À Salzbourg, il croise des Kényans. “Je rêvais depuis que je courais de m’entraîner avec eux”, dit-il. On lui propose de les rejoindre pour courir à 06h00 le lendemain. “Il y avait un groupe devant l’hôtel, j’ai vu Lucia pour la première fois. Je suis tombé amoureux.”
En 2005, sans un mot de Serbe dans ses bagages, Lucia débarque à Prijedor pour épouser Sinisa, son “mari et entraîneur”. Difficile la vie dans un pays pas très ouvert aux étrangers. Mais avec l’aide de Sinisa et de sa famille, elle s’habitue à la vie en Bosnie-Herzégovine et y brille, accumulant les titres nationaux. Elle n’a perdu qu’une course, un 800 m, et détient quatre records, des 10.000 m au marathon.
Aux Jeux de Pékin, elle termine 42e du marathon en 2 h 35 min, à Londres, elle abandonne. Malgré une interruption provoquée par une grossesse et la naissance de Victoria, sa fille, il y a deux ans et demi, Lucia Kimani a réussi les minimas olympiques : “quand je cours pour la Bosnie, c’est comme si je courais pour mon pays”, assure-t-elle.
“Participer à ces Jeux olympiques, c’est quelque chose de spécial pour moi. Je ne m’attendais pas à réussir les minima olympiques, parce qu’après avoir eu un bébé, j’ai eu quelques problèmes à la suite d’une blessure aux tendons, je ne m’attendais pas à atteindre la barre nécessaire pour la qualification. Alors c’est spécial pour moi”.
L’argent ne peut être son moteur aujourd’hui. L’athlétisme est une discipline confidentielle en Bosnie. Pour en vivre, “il faudrait que je cours plus vite”, conclut-elle.
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