Guinée
Les bureaux de vote ont fermé en Guinée dimanche après la première élection présidentielle du pays depuis le coup d'État militaire de 2021. Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, est largement considéré comme le favori face à une opposition fragmentée et affaiblie.
Le vote a marqué l'aboutissement d'une transition politique de quatre ans initiée après que M. Doumbouya ait évincé le président Alpha Condé.
Seuls neuf candidats ont été autorisés à participer au scrutin, plusieurs personnalités de l'opposition ayant été exclues ou contraintes à l'exil.
Depuis sa prise de pouvoir, la junte a réprimé la dissidence, dissous plus de 50 partis politiques et limité la participation de l'opposition, des mesures qui, selon les critiques, ont étouffé la concurrence démocratique. Mais Doumbouya a conquis les cœurs et les esprits en promettant de construire une Guinée stable et prospère.
"Je veux qu'il développe la Guinée, car nous ne pouvons pas choisir quelqu'un qui ne peut pas faire avancer notre pays. Mais j'espère que mon candidat fera avancer la Guinée", a déclaré Mafoudia Camara, électrice, à propos de son candidat préféré.
Organisé dans le cadre d'une nouvelle constitution qui a prolongé les mandats présidentiels de cinq à sept ans et supprimé l'interdiction faite aux chefs militaires de participer aux élections, le scrutin a été entaché par une faible participation dans certaines régions. Les partis d'opposition qui n'y participaient pas avaient appelé au boycott, invoquant des problèmes de transparence et d'équité.
La sécurité a été renforcée dans tout le pays, avec près de 12 000 policiers déployés et des points de contrôle dans les grandes villes. Un jour avant l'élection, les autorités ont affirmé avoir neutralisé un groupe armé qui aurait eu l'intention de perturber le scrutin.
Bien qu'elle soit l'un des principaux exportateurs de bauxite au monde, la Guinée est confrontée à une grande pauvreté et à l'insécurité alimentaire, plus de la moitié de ses 15 millions de citoyens étant touchés, selon le Programme alimentaire mondial.
La campagne de M. Doumbouya s'est concentrée sur les projets d'infrastructure et les réformes économiques, notamment le lancement du projet de minerai de fer de Simandou, longtemps retardé, qui, selon les autorités, pourrait créer des dizaines de milliers d'emplois. Son principal adversaire, Yero Baldé, a fait campagne sur des promesses de réformes et de lutte contre la corruption, mais il ne bénéficie pas d'un soutien national significatif.
Environ 6,7 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales. Les résultats provisoires sont attendus dans les 48 heures. Un second tour sera organisé si aucun candidat n'obtient la majorité.
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