République Centrafricaine
Du 15 au 20 septembre 2025 à Bangui, 500 détenus sans ressources, maintenus à la maison carcérale de Ngaragba au-delà des délais légaux de détention, bénéficient de l’assistance gratuite de dix avocats commis d’office par le Barreau centrafricain.
L’initiative, qui bénéficie du soutien technique et financier de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), est mise en œuvre en partenariat avec le ministère de la Justice, pour faire respecter les droits fondamentaux des prévenus, inculpés et accusés, tout en contribuant à désengorger l’établissement pénitentiaire.
Avec un taux de surpopulation avoisinant les 500 percent, Ngaragba étouffe : 1 636 prisonniers s’y entassent alors que sa capacité d’accueil n’est que de 350 places.
Parmi eux, 568 personnes, soit plus d’un tiers, sont en détention préventive prolongée au-delà des délais prévus par le Code de procédure pénale centrafricain : six mois pour les affaires correctionnelles et seize mois pour les affaires criminelles.
Au-delà, le juge doit ordonner la libération.
Jocelyn Ngoumbango Kohetto, responsable des Affaires judiciaires à la MINUSCA a dit : « Dans le cadre de nos activités, la MINUSCA à travers la section justice administration pénitentiaire a signé un contrat avec le barreau centrafricain pour que les avocats soient dépêchés pour relever tous les cas des dépassements des délais afin de saisir la chambre d’accusation qui est l’instance compétente pour trancher de ces questions, pour faire en sorte que les délais de détentions soient respectés ».
Depuis le lancement du projet, le 30 juillet 2025, environ 150 détenus ont déjà pu bénéficier d’une première consultation juridique.
Ces entretiens permettent aux avocats d’identifier les irrégularités et, si nécessaire, de saisir les juridictions compétentes.
Pour la MINUSCA et le Barreau centrafricain, cette campagne marque une étape cruciale vers une justice plus équitable et une meilleure humanisation des conditions de détention.
Pour les détenus concernés, cette opération représente une chance rare de voir enfin leur situation évoluer.
Maître Yerima Johnny Fabien, avocat au Barreau de Centrafrique, a dit : « On va partir de constat que nous allons établir. Si y a des personnes détenues ici qui ont dépassé le délai des détentions légales, nous allons prendre sur nous d’écrire aux autorités judiciaires compétentes pour demander que ces délais-là soient respecter, ou du moins que ces personnes soient élargies, parce qu’elles sont détenues au-delà du délai légal de détention préventive ».
Pour la MINUSCA, cette action judiciaire s’inscrit dans le cadre de son mandat global de stabilisation du pays, en misant sur le renforcement les institutions.
À terme, ce soutien devrait s’étendre à d’autres centres de détention du pays.
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