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L’ONU dénonce un "pillage du Soudan du Sud" orchestré par les élites

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, à l'inauguration du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, en Éthiopie, le 9 septembre 2025.   -  
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Sud-Soudan

Au Soudan du Sud, la corruption des élites politiques a atteint un niveau tel qu’elle menace directement la survie du pays, selon un rapport publié par la Commission des droits de l’homme des Nations Unies.

Après deux années d’enquêtes, l’ONU dénonce une véritable « prédation éhontée » qui a conduit à l’effondrement des institutions et à une crise humanitaire d’une ampleur dramatique.

« La corruption tue les Sud-Soudanais », a déclaré Yasmin Sooka, présidente de la Commission, rappelant que plus de 25 milliards de dollars de revenus pétroliers ont afflué dans les caisses de l’État depuis l’indépendance en 2011. Des fonds qui auraient pu financer écoles, hôpitaux et programmes alimentaires, mais qui ont été siphonnés par les élites, aggravant la pauvreté et la faim.

Le rapport détaille les stratagèmes de détournement, parmi lesquels le programme « Pétrole contre des routes », qui a permis de soustraire plus de 2,2 milliards de dollars hors budget. Les enquêteurs pointent également la mainmise d’entreprises proches du pouvoir sur les recettes non pétrolières, tandis que les ministères de la Santé, de l’Agriculture ou encore de la Protection sociale sont laissés exsangues. Entre 2020 et 2024, le ministère des Affaires présidentielles a ainsi dépensé près de six fois son allocation, alors que celui de la Santé n’a reçu que 19 % des fonds qui lui étaient prévus.

« Les dirigeants du Soudan du Sud ont enfreint les lois internationales qui obligent les gouvernements à mobiliser au maximum les ressources disponibles afin de garantir les droits à l’alimentation, à la santé et à l’éducation », a rappelé Barney Afako, membre de la Commission. « Ils ont, au contraire, détourné ces ressources vers des dispositifs opaques qui ne profitent qu’aux élites. »

Pour l’ONU, cette corruption est la cause directe de la pauvreté généralisée et de l’absence d’infrastructures, dans un pays où près de 70 % de la population dépend aujourd’hui de l’aide humanitaire pour survivre. La Commission exhorte les autorités de Djouba à mettre fin à l’impunité, à instaurer la transparence des finances publiques et à placer enfin les besoins de la population au centre de l’action gouvernementale.

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