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Centrafrique : la condamnation de Yekatom et Ngaïssona divise l’opinion

Des gens traversent la rue près de l'aéroport de Bangui, le lundi 9 décembre 2013.   -  
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République Centrafricaine

Après plus de cinq années de procédure, la Cour pénale internationale (CPI) a rendu son verdict ce jeudi 25 juillet dans le procès des anciens chefs de milices anti-Balaka , Alfred Yekatom, alias "Rambo", et Patrice-Édouard Ngaïssona.

Les deux hommes ont été reconnus coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis lors du conflit intercommunautaire qui a ravagé la République centrafricaine entre 2013 et 2014.

Le tribunal a condamné Yekatom à 15 ans de prison et Ngaïssona à 12 ans, des peines qualifiées de "lourdes" par les observateurs, bien que certains estiment qu’elles restent en deçà de la gravité des crimes.

Dans la capitale centrafricaine, les réactions n’ont pas tardé. Certaines victimes accueillent le verdict avec soulagement.

"C’est une réaction de satisfaction", a déclaré Landry Mokokpala, président d’une association de victimes. "Ce procès a duré, il y a eu des morts. Maintenant, ce que nous demandons à la Cour, c’est de voir comment réparer les préjudices subis."

Mais d’autres voix, notamment dans le camp des partisans de Patrice-Édouard Ngaïssona, dénoncent un jugement politique.

"Les juges ont été influencés par le régime de Bangui," accuse Samson Ngaibona, secrétaire général du parti de Ngaïssona. "Les charges retenues ne reflètent pas la réalité. Nous les rejetons fermement."

Dans les quartiers populaires, comme au PK5, le sentiment est plus ambivalent.

"Ngaïssona et Rambo sont des fils du pays," estime Mahamat Abdoulaye Oumar, commerçant. "Pourquoi les juger à La Haye ? On aurait pu le faire ici, en Centrafrique. Cela ne nous aide pas à avancer."

La Ligue centrafricaine des droits de l’homme et plusieurs associations réclament désormais l’élargissement des poursuites. Elles pointent du doigt l’impunité dont bénéficieraient encore certains chefs de guerre, notamment parmi les groupes armés musulmans ayant signé des accords de paix avec le gouvernement.

Alors que la République centrafricaine s’apprête à entrer en période électorale, la question de la justice et de la réconciliation reste plus que jamais au cœur des enjeux.

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