Afrique de l'Ouest
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a déclaré mercredi que des millions de personnes souffrant de la faim en Afrique de l'Ouest sont privées d'aide, alors que l'agence se débat avec des financements limités pour répondre à la pire crise de la faim dans la région depuis une décennie.
Près de la moitié des 11,6 millions de personnes ciblées par l'aide alimentaire pendant la saison creuse de juin à août ne reçoivent aucune assistance, a indiqué l'agence dans un communiqué. Elle a averti que des centaines de milliers de personnes risquent de rejoindre des groupes armés, de se marier précocement ou de pratiquer le "sexe de survie" dans leur désespoir pour survivre.
"Nous sommes dans une situation tragique. Pendant la saison creuse de cette année, des millions de familles ne disposeront pas de réserves alimentaires suffisantes pour subvenir à leurs besoins jusqu'aux prochaines récoltes en septembre", a déclaré Margot Vandervelden, directrice régionale par intérim du PAM pour l'Afrique de l'Ouest. "Nous devons prendre des mesures immédiates pour éviter un glissement massif vers une famine catastrophique", a-t-elle ajouté.
Bien avant les inondations de l'année dernière et la guerre de la Russie en Ukraine, l'Afrique de l'Ouest était déjà confrontée à sa pire crise alimentaire depuis dix ans, avec plus de 27 millions de personnes souffrant de la faim, principalement en raison des conflits, mais aussi de la sécheresse et des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
L'insécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre touche désormais 47,2 millions de personnes pendant la saison creuse de cette année, qui correspond au pic de la faim, selon le PAM, les femmes et les enfants étant les groupes les plus vulnérables.
"Les taux de malnutrition ont également augmenté, avec 16,5 millions d'enfants de moins de 5 ans qui devraient souffrir de malnutrition aiguë cette année, soit une augmentation de 83% par rapport à la moyenne 2015-2022", a indiqué l'agence.
Dans les pays du Sahel central, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les djihadistes sont devenus de plus en plus meurtriers, les agences de l'ONU estiment que le nombre de personnes fuyant la violence a presque quadruplé, passant de 30 000 en janvier à 110 000 en juin.
"Nous devons nous attaquer à la faim aiguë par le biais de l'aide humanitaire tout en nous attaquant aux causes structurelles de l'insécurité alimentaire en augmentant les investissements dans des systèmes alimentaires résilients et en élargissant les programmes de protection sociale des gouvernements", a ajouté Margot Vandervelden.
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