Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Economie

business

Adesina : "Les seules promesses qui comptent sont les promesses tenues"

Akinwumi Ayodeji Adesina, économiste nigérian et président de la Banque Africaine de Développement le 21 juin 2023 à Paris lors d'une séance photo.   -  
Copyright © africanews
JOEL SAGET/AFP or licensors

France

Les seules promesses qui comptent sont les promesses tenues, a estimé mercredi le président de la Banque africaine de développement (BAD), qui faisait cette remarque à l'intention des pays industrialisés dont certains engagements financiers envers le continent africain n'ont pas encore été honorés.

On ne change pas le monde avec des promesses. On change le monde en tenant nos engagements, a souligné Akinwumi Adesina lors d'un entretien accordé à l'AFP, à la veille de l'ouverture à Paris du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial.

Ce sommet se tiendra dans un contexte de défiance entre les pays occidentaux et les pays africains en raison des engagements pas encore tenus des premiers envers les seconds, notamment sur le sujet de la transition climatique.

Ce qui compte vraiment, c'est une leçon que j'ai apprise de mon défunt mentor, l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Je me souviens qu'il m'a dit un jour: Akin, les seules promesses qui comptent sont celles qui sont tenues, a affirmé l'ancien ministre de l'Agriculture du Nigeria, président de la BAD depuis 2015.

Le changement climatique dévaste nos économies chaque jour, qu'il s'agisse de la sécheresse des sols, des infrastructures endommagées, de la nécessité de reconstruire les infrastructures, de l'endettement des pays, a poursuivi Akinwumi Adesina, qui évalue les pertes à un montant compris actuellement entre 7 et 15 milliards de dollars par an. Et pouvant grimper à 50 milliards d'ici à 2040.

Le monde doit donc respecter l'engagement qu'il a pris à l'égard des pays en développement de verser 100 milliards de dollars de compensations, a-t-il exhorté, en référence à un engagement pris lors d'une COP en 2009 en faveur du climat pour les pays en voie de développement et toujours pas tenu, d'autant qu'il s'agit d'une somme minime par rapport à l'ampleur du problème.

Au sujet de la dette des pays africains, au plus haut depuis le début du siècle d'après le Fonds monétaire international (FMI), Akinwumi Adesina appelle à rendre les processus de restructuration beaucoup plus transparents, plus rapides.

Regroupés dans un cadre commun sous l'égide du G20, les créanciers des pays vulnérables peinent à s'entendre pour proposer une restructuration à plusieurs pays, à commencer par la Zambie pourtant en défaut de paiement depuis 2020. Des annonces pourraient toutefois avoir lieu cette semaine.

_Dans les années 1990 (...) il a fallu plus d'une décennie pour débloquer_des mécanismes d'effacement de dette pour les pays les plus endettés,ce que l'on appelle maintenant la décennie perdue de l'Afrique, a relevé Akinwumi Adesina. Nous ne pouvons pas être aussi longs quand il y a des maux à soigner.

Voir plus