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RDC : la deforestation des Virunga, conséquence du conflit dans l'Est

Des déplacés internes en RDC portent des sacs de charbon de bois de la forêt du parc des Virunga, le 13 janvier 2023.   -  
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République démocratique du Congo

Le conflit armé entre les rebelles du M23 et les forces gouvernementales dans l'est de la RDC oblige les habitants à fuir dans toutes les directions. Certains atterrissent dans le parc national des Virunga dont ils exploitent sa vaste forêt pour fabriquer du charbon de bois et espérer en tirer profit dans le but, de survivre.

"Nous étions dans un camp de réfugiés mais l'aide humanitaire n'est pas venue, témoigne Jean-Bosco Bitegane, déplacé interne, La plupart des déplacés sont à présent ici, dans ce parc, ils deviennent des bûcherons pour obtenir de la nourriture. Nous n'avons pas reçu d'aide depuis trois mois, donc au lieu de mourir de faim, nous coupons du bois dans ce parc".

Considéré un lieu protégé et un trésor national, le parc des Virunga abrite de nombreuses espèces animales dont des gorilles des montagnes, menacés d'extinction.

Afin d'avoir accès à cette zone et d'y travailler, les personnes doivent payer les milices locales. Si ces personnes reconnaissent les problèmes liés à l'abattage des arbres, elles expliquent ne pas avoir d'autres choix. "Nous voulons rentres chez nous, nous avons tout quitté pour échapper à la guerre. J'imagine que les assaillants ont déjà tout pillé alors que la famine nous menace. Alors si nous sommes ici, c'est pour éviter de mourir de faim.", explique Jean-Bosco Bitegane.

En moins de deux mois, plus de 200 hectares de forêt ont été rasés dans certaines zones du parc national. Rangers et responsables du site s'inquiètent de cette déforestation massive et rapide mais par peur de représailles, laissent ce trafic s'opérer. En décembre 2022, deux gardes forestiers ont été tués et un autre blessé par des miliciens présumés.

"Il y a un besoin auprès des déplacés, un besoin en bois de chauffe, mais aussi de l’autre côté on a l’obligation de protéger le parc, et ça nous met vraiment dans une situation difficile. Mais aussi, à part la présence des déplacés dans cette zone, il y a aussi lieu de signaler l’activisme des groupes armés.", résume Méthode Uhoze, l'un des responsables du parc national des Virunga.

Miliciens, déplacés et mêmes soldats congolais participent à ce marché illégal qui détruit l'environnement.

Malgré les déclarations de cessez-le-feu et de retraits des troupes depuis novembre dernier, les combats n'ont pas cessé. Selon l'ONU, au moins 521.000 personnes ont été déplacées par l’insécurité et les combats au Nord-Kivu depuis mars 2022. Des dizaines de milliers de réfugiés ont également fui vers le Rwanda, que la RD Congo accuse de soutenir le M23 dirigé par les Tutsis, bien que Kigali nie cette accusation

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