Afrique du Sud
Une policière sud-africaine a été condamnée vendredi à six peines de prison à vie pour avoir tué son petit ami et cinq membres de sa famille pour toucher des assurances vie, au terme d'un procès glaçant qui a fasciné l'Afrique du Sud.
Rosemary Ndlovu, 46 ans, a été reconnue coupable le mois dernier d'avoir tué sa cousine, sa sœur, son petit ami, sa nièce, son neveu et un autre proche entre 2012 et 2017 par balles, à coups de matraque ou par étranglement.
Le tribunal l'a également déclarée coupable d'avoir tenté de tuer sa mère, sa sœur et les cinq enfants de cette dernière.
En plus des six peines de prison à vie pour meurtre, le juge a ajouté 95 ans de prison pour incitation au meurtre, tentative de meurtre et fraude à l'assurance.
"En pratique, les années d'emprisonnement reviennent à (la prison à) vie", a déclaré le juge Ramarumo Monama.
Une grande partie du procès a été diffusée en direct en Afrique du Sud, où le récit de certains détails macabres ont stupéfié, même dans ce pays qui bat des records de criminalité. Le sang-froid de cette femme face à des accusations terribles a contribué au malaise.
L'accusée aurait contracté des assurances vie et assurances obsèques au nom de ses victimes, puis réclamé l'argent après leur mort. Elle a nié tout en bloc. "Je ne suis pas la personne qui a souscrit les polices d'assurance de ma sœur" assassinée, a-t-elle dit en tsonga, avant traduction.
Selon l'accusation, elle aurait engrangé quelque 80.000 euros grâce à son entreprise meurtrière.
Des tueurs à gages sont soupçonnés d'avoir mis en application la plupart de son plan macabre mais Mme Ndlovu se serait personnellement occupée de sa sœur Audrey, en empoisonnant son thé avant de l'étrangler.
Elle prévoyait encore en 2018 de mettre le feu à la maison d'une autre de ses sœurs, mère de cinq enfants, dont un bébé, quand le tueur envisagé a craqué... et a prévenu la police.
Elle a ainsi expliqué à l'homme, accompagné de son soi-disant complice, en fait un policier, qu'il fallait d'abord les assommer de somnifères puis leur remplir la bouche de chaussettes pour étouffer les cris.
Quelques jours plus tôt, un autre tueur à gages avait vacillé à la vue de la vieille mère de l'accusée. Il a renoncé à son travail, a demandé un verre d'eau à la frêle dame et a quitté la maison.
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