Tunisie
La Tunisie, qui occupe actuellement un siège au Conseil de sécurité de l'ONU, est aussi impliquée dans les efforts de médiation actuels pour faire taire les armes au Proche-Orient, mais ses efforts sont bridés par son poids restreint.
Seul pays arabe à disposer d'un tel siège, la Tunisie fait partie d’un comité ministériel mis en place par la Ligue arabe pour œuvrer auprès des grandes puissances à une désescalade. Et Tunis et Le Caire ont échangé en amont de la réunion du conseil de sécurité dimanche à New York. La Tunisie, qui a abrité l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) jusqu'au début des années 1990 et a subi un bombardement israélien meurtrier en 1985, est l'un des pays de la région les plus hostiles à Israël.
Dans un pays fracturé politiquement, la cause palestinienne est un rare point d'accord et rassemble la société civile. En 2019, durant sa campagne, le président Kais Saied avait martelé son attachement à combattre "l'injustice en Palestine", arborant un drapeau palestinien le soir de sa victoire.Depuis le début de ce nouvel épisode du conflit israélo-palestinien, le puissant syndicat UGTT ainsi que des partis de gauche et nationalistes arabes ont organisé des rassemblements de soutien aux Palestiniens. En dépit des crises sociale et sanitaire, des centaines de personnes ont participé.
Veto américain
Sur le terrain diplomatique, le président Saied s'est entretenu avec des dirigeants du Fatah et du Hamas. La Maison Blanche a indiqué avoir sollicité Tunis ainsi que Le Caire et Doha pour une médiation avec le Hamas. Au Conseil de Sécurité, c'est Tunis qui a réclamé une réunion d'urgence dès le 10 mai, et proposé une déclaration sur Jérusalem-Est. Mais ce texte n'a pas été adopté, faute de soutien des Etats-Unis - dont Tunis est un allié régional.
"Il y a un activisme tunisien" à l'ONU, confirme le politologue Youssef Cherif. Mais "il n'y a pas grand-chose à faire face au veto américain", selon lui. Une première tentative de résolution critiquant le plan Trump début 2020 s'était soldée par le limogeage controversé de l'ambassadeur de la Tunisie aux Nations unies. La présidence de la République s'était défendue de l'avoir écarté sur pressions américaines.
S'agissant des liens historiques avec les dirigeants palestiniens, ceux-ci ont périclité après le départ de l'OLP. Et "l'exercice du pouvoir" a rendu le président Saied "moins virulent", avance Youssef Cherif. Le sujet n'a pas été abordé publiquement avec la vice-présidente américaine Kamala Harris lors d'un récent échange téléphonique.Tunis n'a pas non plus réagi lorsque plusieurs pays arabes, dont le Maroc, ont normalisé avec Israël.
"Ce sont des décisions souveraines", a dit à l'AFP un conseiller diplomatique de la présidence, Walid Hajjem. Samedi, les manifestants ont notamment réclamé une loi pénalisant tout lien avec Israël, mais un tel texte a déjà été rejeté par le Parlement en 2012. Et Tunis reste sensible à la pression de partenaires comme Washington, sollicité pour garantir de nouveaux emprunts afin de renflouer ses caisses.
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