Côte d'Ivoire
Un proche du président ivoirien Alassane Ouattara, Amadou Soumahoro, a été reconduit mardi à la tête de l'Assemblée nationale, à l'issue des élections législatives du 6 mars remportées par le parti au pouvoir. Dans le même temps, le président du Conseil régional de Gbêkê, dans le centre de la Côte d'Ivoire, Jacques Mangoua, membre du premier parti d'opposition, a été condamné mardi en appel à 36 mois d'emprisonnement, dont douze ferme pour "détention illégale d'arme".
"A l'issue du vote, le candidat Amadou Soumahoro, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, est déclaré élu président de l'Assemblée nationale", a annoncé le député Mamadou Diawara, doyen d'âge du Parlement, qui présidait la cérémonie. Député de Séguéla (Nord), ancien ministre, membre fondateur du parti du président Alassane Ouattara, Amadou Soumahoro, 67 ans, a obtenu 158 voix sur 247 votants, contre 85 voix à la candidate de l'opposition Eliane N'Zi. La majorité requise était de 128 voix.
Amadou Soumahoro avait succédé en mars 2019 au perchoir de l'Assemblée à l'ex-chef de la rébellion Guillaume Soro, qui, en conflit avec le président Ouattara, avait été poussé à la démission et vit désormais en exil. Le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), a remporté la majorité absolue à l'Assemblée nationale avec 137 sièges sur 254, contre 91 aux partis d'opposition. Seize députés élus en indépendants se sont ralliés au groupe RHDP, selon ce parti.
Le Conseil constitutionnel a validé ces résultats le 25 mars, à l'exception de six circonscriptions où les électeurs devront voter à nouveau, notamment à Séguéla, fief de Hamed Bakayoko, le Premier ministre décédé le 10 mars en Allemagne des suites d'un cancer. Il avait été largement réélu en dépit de son absence. Les législatives se sont déroulées dans le calme et avec la participation de tous les grands partis d'opposition, contrairement à la présidentielle d'octobre 2020 qu'ils avaient boycottée et lors de laquelle des violences électorales avaient fait une centaine de morts.
Condamnation de Jacques Mangoua
Le président du Conseil régional de Gbêkê, dans le centre de la Côte d'Ivoire, Jacques Mangoua, membre du premier parti d'opposition, a été condamné mardi en appel à 36 mois d'emprisonnement, dont douze ferme pour "détention illégale d'arme." Jacques Mangoua qui reste "en liberté provisoire" a toujours clamé son innocence. Il avait été condamné le 3 octobre 2019 en première instance à cinq ans d'emprisonnement ferme et cinq millions de francs CFA (environ 7 600 euros) d'amende pour détention illégale de munitions de guerre. "La Cour vous condamne à 36 mois dont 24 avec sursis", a déclaré le président de la Cour d'appel de Bouaké (centre), Tahirou Dembélé, à l'issue d'une audience au cours de laquelle n'a pas été levée sa condamnation financière ni la privation de ses droits civiques.
La lecture du verdict, qui a duré deux minutes, n'a pas permis à Jacques Mangoua de s'exprimer. Cependant, un de ses proches, joint par l'AFP au téléphone, a affirmé qu'il "va se pourvoir en cassation pour protester contre le maintien de la privation de ses droits civiques qui l'empêche de reprendre la tête du Conseil régional".
Jacques Mangoua, membre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, première formation d'opposition), a bénéficié le 31 mars 2020 d'une remise en liberté provisoire après avoir purgé près de six mois de prison. Des machettes et des munitions de calibre 12 ont été découvertes chez lui dans son village de N'Guessankro situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bouaké.
Son entourage crie au "complot" et au "coup monté". C'est "lui-même qui a averti la gendarmerie" de la présence des armes à son domicile, avait assuré à l'AFP Moïse Amani, chargé de mission auprès de Jacques Mangoua. "Les enjeux de cette affaire sont ailleurs, M. Mangoua préside une région qui se trouve être la plus grande de la Côte d'Ivoire (...) il préside une région stratégique et est de l'opposition, alors cela est insupportable pour certains hommes politiques", avait écrit à l'AFP sa fille, Joanne Mangoua.
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