Sénégal
L’administration pénitentiaire sénégalaise a assuré mercredi que l’ancien président tchadien Hissène Habré, emprisonné à Dakar pour crimes contre l’humanité, se portait bien et qu’elle veillait à sa santé, contrairement à ce que dit sa famille.
Le sort de Hissène Habré, 77 ans, à la tête du Tchad de 1982 à 1990, est revenu dans l’actualité avec un article du quotidien sénégalais Vox Populi faisant état d’inquiétudes pour son état de santé, “désormais incompatible avec la détention selon ses médecins”.
“L‘état de santé du président Habré est en constante dégradation depuis le début de l’année”, a ensuite appuyé son épouse Fatime Raymonne Habré dans un communiqué.
Aucun médecin de l’administration ne lui a rendu visite depuis juin 2015, laissant à sa famille le soin de sa santé et de lui faire consulter des praticiens, ajoute-t-elle.
“Hissène Habré n’est pas alité et se porte bien”, a répondu l’administration pénitentiaire dans un communiqué. Elle ajoute prendre “toutes les dispositions idoines pour veiller à l‘état de santé de toute personne incarcérée”.
Hissène Habré a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.
Hissène Habré, renversé en 1990, avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées et où il avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine.
L’Association des victimes des crimes du régime de Habré (AVCRHH) a estimé qu’Hissène Habré avait le droit d‘être soigné, “s’il est vraiment malade”. Mais elle soupçonne une “ruse” comme celles employées à l‘époque selon elle pour tenter d‘échapper à son procès, cette fois pour obtenir la grâce.
Dans un communiqué, elle s‘émeut qu’Hissène Habré n’ait “toujours pas versé un seul centime aux victimes”, sur les 82 milliards de francs CFA (125 millions EUR) auxquels il a été condamné selon elle.
L’AVCRHH l’accuse d’avoir fui le Tchad en emportant des milliards. “Où est passé tout cet argent ? Les victimes le verront-elles un jour ?”, demande-t-elle, alors que certaines sont déjà décédées.
L’AVCRHH dit représenter des milliers de victimes.
AFP
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