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RDC : les années Kabila vues par des Congolais

République démocratique du Congo

Quelques heures après la désignation d’Emmanuel Ramazani comme candidat du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) à la présidentielle de décembre prochain, des langues se sont déliées en RDC pour faire le bilan de Joseph Kabila. Réactions.

Fatuma Yusufu fait partie des populations congolaises qui ont payé un lourd tribut aux violences que la République démocratique du Congo a connue ces dernières années. Elle dit avoir vécu les principaux épisodes de ces pages noires.

« J’ai quitté Kichanga en 2014 en fuyant les guerres. La première guerre était celle de Mudahunga contre les maï-maï, on avait fui et on est rentrés chez-nous après le calme. La seconde guerre était celle de Laurent Nkunda contre les maï-maï. Là encore, nous avions fui avant de rentrer chez nous. Mais, lorsqu’ils avaient brûlé nos maisons, j’avais décidé de quitter le village pour venir à Goma. Ma maison avait était brûlée, j’avais tout perdu, et jusqu’à présent je n’ai rien, je vis péniblement », explique-t-elle.

Et quand il s’agit de faire le bilan des 17ans de pouvoir de Kabila, elle ne passe pas par quatre chemins. « Ces 17 ans, qu’il vient de passer au pouvoir, sont un échec, il a échoué parce que les guerres n’ont pas cessé. Plusieurs personnes ont été tuées, on ne sait même pas cultiver nos champs, il a vraiment échoué parce que rien de bon n’a été fait pendant son règne, l’important serait de mettre fin aux guerres et qu’on retrouve la paix », souligne Fatuma Yusufu.

“Echec”

D’autres Congolais ne sont pas aussi tendres lorsqu’il s’agit d‘évoquer l’héritage de celui qui a succédé à son père en 2001. « Pour être franc, nous allons dire que ce sont les 17 ans bâclés. C’est un échec, il (Joseph Kabila-NDLR-) a échoué pendant 17 ans. Le social est chaotique, l’économie est par terre. Mais en d’autres termes, ce sont les 17 ans de détournement, les 17 ans d’effusion de sang, les 17 ans de crimes de toutes sortes. On peut parler des crimes de génocide, on peut parler des crimes d’agression, on peut parler des crimes contre l’humanité, il y a plusieurs crimes qui s’effectuent pendant les 17 ans », explique Alidor MUYAMBA, habitant de Goma.

Son dauphin désigné à la présidentielle de décembre, Emmanuel Ramazani Shadary devra donc trouver des mots pour défendre ce bilan lors de la campagne électorale. Pour l’heure, une chose est sûre, la RDC avance vers sa première alternance démocratique.

Correspondant

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