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Procès Gbagbo : l'ancien général Mangou charge Laurent Gbagbo et évoque le rôle de Jacob Zuma et dos Santos

Côte d'Ivoire

Les yeux sont de nouveau rivés vers le tribunal international de la Haye, où se poursuit le procès de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, jugé pour crimes de guerre et crime contre l’humanité.

Depuis lundi, l’ancien chef d‘État-Major des armées de Côte d’Ivoire Philippe Mangou, témoin de l’accusation, est appelé à la barre pour livrer sa version des faits de cette tragédie ivoirienne qu’a été la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait quelque 3 000 morts selon les chiffres officiels.

Dans son récit de ce mardi, le général Mangou a rappelé les conseils que lui et deux présidents africains auraient prodigué au président Gbagbo. Jacob Zuma, chef de l’Etat sud-africain et Jose Eduardo dos Santos, ancien président angolais auraient suggéré à leur ancien homologue de quitter le pouvoir avant que les choses n’empirent.

“Gbagbo me dit : + la communauté internationale vient de me lâcher les présidents angolais et sud-africains me demandent de démissionner +”, a témoigné l’ancien général à la barre. “Je lui ai répondu : + démissionnez pour faire honneur à ces deux présidents, si vous pensez que vous avez gagné, laissez et dans 5 ans quand vous reviendrez, ce sera un plébiscite, il y a eu trop de morts donc je vous demande de démissionner”, a-t-il ajouté, insistant sur sa volonté de concilier les deux camps rivaux de l‘époque : Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Lundi, déjà, le général de corps d’armée accusait Laurent Gbagbo de s‘être imposé par la force à l’issue de la présidentielle de 2010, en s‘étant notamment arrogé le fonctionnement de l’armée. Selon Philippe Mangou, il n’y a aucun doute que c’est Alassane Ouattara qui a gagné les élections.

D’ailleurs, au lendemain de la chute de M. Gbagbo le 11 avril 2011, il avait prêté allégeance, comme d’autres chefs de l’armée, à l’actuel président Ouattara avant d‘être nommé ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon en 2012.

Traitre pour certains et soldat loyal pour d’autres, Philippe Mangou s’est toujours défendu d’avoir sagement conseillé le président d’alors, Laurent Gbagbo. M. Mangou doit poursuivre son témoignage cette semaine, interrogé par l’accusation jusqu‘à jeudi. Le procès de Laurent Gbagbo, premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, s’est ouvert le 28 janvier 2016 à La Haye et devrait durer trois à quatre ans.

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