Afrique du Sud
Les échanges commerciaux entre l’Afrique du Sud et les États-Unis connaissent une évolution paradoxale en 2025. Alors que Washington multiplie les surtaxes et que l’accord préférentiel AGOA est arrivé à son terme, les exportations sud-africaines vers le marché américain ont pourtant enregistré une croissance spectaculaire.
Entre janvier et octobre, elles ont progressé de 37 %, passant de R12,4 milliards à R17 milliards. Cette performance tient en grande partie à l’envolée des prix des métaux précieux, dont la demande mondiale reste forte.
Depuis début 2025, les États-Unis ont imposé une série de taxes qui frappent durement l’économie sud-africaine : 25 à 50 % sur l’acier et l’aluminium, 25 % sur le secteur automobile, et surtout une taxe universelle de 30 % sur l’ensemble des produits sud-africains depuis août. À cela s’ajoute la disparition de l’AGOA, qui garantissait jusque-là un accès en franchise de droits pour de nombreux secteurs, dont l’automobile, l’agriculture et le textile.
Malgré ces obstacles, certains exportateurs s’adaptent. Les entreprises proposant des produits transformés ou à forte valeur ajoutée réussissent à absorber partiellement les surtaxes, tandis que les matières premières – souvent exemptées – maintiennent un flux commercial significatif.
L’or et les métaux précieux dopent les exportations
Le principal moteur de la croissance des exportations reste le boom des métaux précieux, notamment l’or. Entre janvier et octobre, ces exportations ont atteint R48,4 milliards, soit une hausse de 70 %. Le prix de l’or, qui a dépassé les 4 000 dollars l’once dans un contexte de tensions géopolitiques, de crise bancaire internationale et de défiance envers le dollar, a fortement soutenu les recettes sud-africaines.
Cette dynamique a permis au pays d’enregistrer un excédent commercial de R15,6 milliards au mois d’octobre, malgré l’augmentation des importations d’énergie due aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole.
Sur le plan intérieur, plusieurs indicateurs économiques sont orientés à la hausse. Le chômage a reculé à 31,9 %, son plus bas niveau depuis 2024, avec 248 000 emplois créés au troisième trimestre. L’Afrique du Sud a également aligné quatre trimestres consécutifs de croissance, portant la progression du PIB à 2,1 % sur un an. Des secteurs en difficulté, comme les mines et la construction, affichent enfin une légère reprise.
Incertitudes politiques et commerciales persistantes
Si les chiffres sont encourageants, les risques restent élevés. Le projet américain « AGOA 2.0 » introduit des conditions politiques strictes qui pourraient compliquer les relations bilatérales. Le secteur automobile, particulièrement dépendant de l’accès au marché américain, cherche déjà à diversifier ses débouchés en Europe et sur le continent africain.
La Chine pourrait offrir une alternative, mais la demande chinoise ne compensera pas nécessairement la perte potentielle du marché américain, notamment pour les produits à valeur ajoutée.
L’exceptionnelle performance des exportations sud-africaines en 2025 reflète autant la solidité des secteurs miniers que la volatilité des marchés mondiaux. Elle masque toutefois une dépendance structurelle aux matières premières. Pour sécuriser sa trajectoire de croissance, l’Afrique du Sud devra diversifier son économie, moderniser ses infrastructures logistiques et établir un nouveau cadre commercial stable avec les États-Unis.
01:05
L’Afrique, nouveau moteur de l’export chinois
01:09
Caracas rapatrie 266 Vénézuéliens expulsés des USA
01:19
La Tanzanie va sévir contre le commerce des animaux de compagnie exotiques
01:00
Rugby : découvrez le tirage au sort de la Coupe du monde 2027
01:00
Arrêt sur images du 3 décembre 2025
01:00
Arrêt sur images du 1er décembre 2025