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Pollution plastique : un traité mondial en négociation à Genève

Rassemnlement à l'appel de Greenpeace pour le traité sur les plastiques devant le siège européen des Nations Unies à Genève, 4 août 2025.   -  
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déchets plastiques

Depuis le 29 juillet, Genève accueille une réunion cruciale des Nations unies. Pendant dix jours, près de 80 ministres, représentants d’États, industriels, ONG et experts du monde entier se retrouvent pour tenter de finaliser un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique, un fléau qui menace l’ensemble des écosystèmes et impacte chaque individu sur la planète.

Cette session de négociations est la sixième organisée depuis l’engagement de 175 pays, en mars 2022, à conclure un accord juridiquement contraignant d’ici la fin de l’année 2024. Ce traité devrait encadrer l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de leur production à leur élimination.

Un point clé cristallise les tensions : faut-il imposer une réduction stricte de la production de plastique, ou se contenter d’améliorer la gestion des déchets, le recyclage et la réutilisation ?

La majorité des pays, soutenus par certaines grandes entreprises, estiment que le problème peut être résolu sans limiter la fabrication, en privilégiant la conception de produits recyclables et une meilleure gestion des déchets. En revanche, des pays producteurs de pétrole, principaux fournisseurs des matières premières pour la fabrication du plastique, s’opposent à toute restriction de la production.

« La pollution plastique est à l'origine de ce que nous appelons la triple crise planétaire. Elle accélère le changement climatique, la perte de biodiversité et pollue chaque recoin de notre planète », souligne Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace, qui milite pour une réduction drastique de la production dès la source.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, chaque année entre 19 et 23 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les milieux aquatiques. Ce chiffre pourrait augmenter de 50 % d’ici 2040 sans mesures urgentes. Inger Andersen, directrice exécutive du Programme, rappelle que « les gens veulent des solutions » car la pollution plastique est partout, dans l’environnement mais aussi dans le corps humain.

Malgré l’urgence, le processus d’adoption du traité est ralenti par le besoin d’unanimité : tous les pays doivent s’accorder pour valider chaque mesure. Certains États proposent désormais d’adopter un système de vote, mais des pays comme l’Inde, l’Arabie Saoudite ou l’Iran s’y opposent, soulignant que le consensus est indispensable.

Les négociations se poursuivront jusqu’au 14 août. Les enjeux sont énormes, alors que les volumes de plastique produits dans le monde dépassent aujourd’hui 400 millions de tonnes par an, et devraient augmenter de 70 % d’ici 2040 si aucune régulation n’est adoptée.