Tunisie
Dimanche 3 août, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le centre de Tunis pour exprimer leur solidarité avec la population de Gaza, durement touchée par la guerre en cours entre Israël et le Hamas.
À l’appel de partis politiques, syndicats et associations, le cortège s’est élancé de l’avenue Habib Bourguiba, cœur symbolique de la capitale, pour dénoncer le blocus imposé à l’enclave palestinienne et l’inaction de plusieurs gouvernements arabes.
Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens, scandé des slogans appelant à la fin du siège de Gaza, et condamné la normalisation des relations diplomatiques entre certains États arabes et Israël. Plusieurs participants arboraient des casseroles et marmites vides, symbole du manque criant de nourriture à Gaza.
« La faim à Gaza a atteint son paroxysme. Le peuple palestinien meurt de faim. Ils sont délibérément affamés par les sionistes et par certains États arabes », a déclaré Lotfi Miloudi, l’un des manifestants interrogés.
Selon les Nations Unies, la situation humanitaire dans la bande de Gaza est critique. Près de 85 % de la population, soit environ 1,9 million de personnes a été déplacée depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2024.
Les infrastructures médicales sont paralysées, et les accès à l’aide humanitaire demeurent limités.
Dans la foule, la militante Sondos Gheriani appelle à une action politique concrète :
« Les pays arabes doivent faire plus. Les protestations sont importantes ; le silence n'a jamais aidé. Même si nous ne pouvons pas fournir d'aide financière, il faut au moins que nos voix soient entendues. »
Des responsables politiques tunisiens ont également été aperçus dans le cortège, notamment Ahmed Nejib Chebbi, chef du Front de salut national, principale coalition d’opposition. Plusieurs manifestants ont également critiqué les autorités égyptiennes, accusées d’avoir fermé les tunnels souterrains entre Gaza et l’Égypte, empêchant ainsi l’entrée de biens essentiels.
« Le président égyptien est l'ennemi de Dieu ! Gaza se bat pour quoi ? Pour la religion, pour le Prophète, pour notre terre, la terre de l'Islam. Il a fermé les tunnels après son coup d'État, affamant notre peuple à Gaza. Quiconque combat l'islam est l'ennemi de Dieu ! », a lancé, en criant, la manifestante Loyer Nawel Toumi.
La manifestation s’est déroulée dans le calme et s’est terminée par le chant de l’hymne national tunisien. Sur les murs du Centre culturel français, des graffitis pro-Gaza ont été peints, signe visible du soutien populaire qui persiste.
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