Rwanda : Jean de Dieu Uwukunda, le triomphe d'un artiste-peintre malvoyant

Jean de Dieu Uwukunda, un artiste rwandais malvoyant, a mené une carrière fructueuse dans la peinture et le dessin en dépit de sa cécité.

Malgré sa cécité, il a maîtrisé une forme d'art qui dépend traditionnellement de la vision, créant des œuvres qui comprennent des portraits, des croquis de personnes, d'animaux et d'architecture. Son art lui sert non seulement d'exutoire, mais aussi de moyen vital pour faire face aux défis de la vie. 

"Lorsque je suis devenu aveugle, j'ai réalisé qu'il n'était pas nécessaire de rester au lit toute la journée et j'ai décidé de reprendre mes activités de peintre. J'ai été déprimée pendant une année entière, je ne pouvais même pas parler, je passais tellement de temps à réfléchir à la suite de mon activité de peintre. J'ai demandé à Dieu un peu de vision, et au fil du temps, j'ai retrouvé un peu de vue d'un œil. C'est ainsi que j'ai pu recommencer à peindre.", s'est confié l'artiste Jean de Dieu Uwukunda.

Jean de Dieu fait vivre sa famille de quatre personnes grâce à son art, gagnant environ 40 000 francs rwandais par dessin, ce qui couvre leur loyer.

Il souligne les possibilités limitées offertes aux personnes handicapées et demande au gouvernement de soutenir davantage les artistes handicapés pour qu'ils puissent s'épanouir.

Le directeur du centre de ressources de Masaka nous a fait part de son point de vue sur les raisons pour lesquelles le soutien aux personnes handicapées est limité.

"Jado était un étudiant de cette institution, il était talentueux et très déterminé à réussir contre toute attente. Il est vrai que les personnes handicapées bénéficient de l'aide du gouvernement, mais c'est la mise en place de capacités d'autonomie chez les personnes handicapées qui est la priorité, en particulier dans une institution privée comme le notre.", a déclaré le directeur du centre de ressources Massaka.

En 2020, 744 000 personnes souffraient d'une déficience visuelle.

Le centre de ressources de Masaka n'accueille qu'une cinquantaine d'étudiants au début de chaque année, ce qui encourage d'autres Rwandais à rejoindre de tels centres de réhabilitation afin d'acquérir des compétences et une éducation et de mener une vie meilleure.