Guinée-Bissau
Le président bissau-guinéen a dénoncé samedi une tentative de coup d'Etat qui aura de lourdes conséquences après des affrontements entre l'armée et des éléments des forces de sécurité qui ont fait au moins deux morts.
Des affrontements entre les éléments de la garde nationale, retranchés dans une caserne du sud de la capitale Bissau, et les forces spéciales de la garde présidentielle, ont éclaté la nuit de jeudi à vendredi, faisant au moins deux morts et six blessés. Le calme est revenu vendredi en milieu de matinée avec l'annonce de la capture ou la reddition du commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo.
Samedi, le dispositif sécuritaire a été allégé à Bissau, mais des militaires étaient toujours visibles autour de certains édifices stratégiques comme le palais présidentiel, la direction de la police judiciaire et certains ministères, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Il y avait des indices, nous allons vous les montrer. Ce coup d'Etat a été préparé avant le 16 novembre (date des célébrations du 50e anniversaire des forces armées)", a dit le président Embalo, qui dirige le pays depuis 2020, devant la presse, dans un salon de l'aéroport de Bissau. Il a annoncé qu'une commission d'enquête sera constituée lundi et remercié les forces armées pour leur loyauté.
"On n'organise pas un coup d'Etat contre le président de l'Assemblée nationale, encore moins contre un Premier ministre, mais contre le président de la République commandant en chef des armées", a-t-il asséné.
Condamnations internationales
Certains officiers et soldats de la garde nationale se sont dispersés à l'intérieur du pays, a indiqué samedi un communiqué de l'armée bissau-guinéenne sans préciser leur nombre. La Cedeao dans un communiqué publié samedi, condamne fermement les violences et toutes les tentatives visant à perturber l'ordre constitutionnel et l'État de droit en Guinée-Bissau, appelant à l'arrestation et à la poursuite des auteurs de l'incident.
Les éléments de la Garde nationale ont fait irruption jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l'Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d'Etat au Trésor public, Antonio Monteiro.
Affaire judiciaire
Les deux membres du gouvernement étaient interrogés par la police judiciaire, sur instruction du procureur général nommé par le président, à propos d'un retrait de 10 millions de dollars des caisses de l'Etat. La Garde nationale répond, elle, essentiellement du ministère de l'Intérieur, dominé - comme les principaux ministères - par le parti historique PAIGC après la victoire de la coalition qu'il menait aux législatives en juin 2023. Les deux membres du gouvernement ont été récupérés sains et saufs. Ils ont à nouveau été placés en détention.
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