République démocratique du Congo
Le freestyle ball, "c'est trop bien!" lance Fatinha, 21 ans, venue lundi soir avec sa famille assister à une compétition-spectacle de "jonglerie avec ballon", organisée à Kinshasa dans le cadre des 9e jeux de la Francophonie.
La discipline n'est pas classée dans le sport, mais dans les "arts de la rue", qui ont pris leurs quartiers pour la durée des jeux sur un site emblématique de la capitale de la République démocratique du Congo, "l'Echangeur de Limete", au pied d'une tour de plus de 200 mètres de hauteur.
Située au croisement du boulevard Lumumba, qui mène à l'aéroport, et de l'avenue By-Pass, la grande esplanade de l'Echangeur abrite un mausolée à la mémoire du héros de l'indépendance Patrice Lumumba, mais elle est habituellement déserte, triste et fermée au public.
Ce lundi, elle résonne de musique urbaine crachée par une puissante sono et des clameurs d'un public découvrant ces jeunes jongleurs virtuoses qui font des merveilles avec un ballon de foot, qu'ils remplacent parfois par une balle de tennis ou, encore plus petit, une bille.
Des délégations aux jeux de la Francophonie sont venues soutenir leurs compatriotes, mais l'assistance est surtout composée de Kinois, des jeunes et des familles entières, qui n'en reviennent pas d'assister à une chose pareille.
La grande cérémonie d'ouverture des jeux, vendredi soir au stade des Martyrs, et maintenant la fête à l'Echangeur, "on n'a jamais vu ça, c'est historique", lâche Lionel, qui tient son fils de 4 ans par la main.
"Du travail"
Le freestyle ball, "c'est un art à travers le sport", résume Yacine Saidani, dont le groupe "Stylers Crew" a permis au Maroc de remporter une nouvelle médaille d'or, six ans après les jeux de la Francophonie d'Abidjan.
Il y avait au départ dix équipes inscrites pour la compétition.
Deux ont été éliminées lors des sélections et il en restait donc huit en quarts de finale, qui se sont retrouvées pour des duels, des "battles", jusqu'à la finale qui a opposé le Maroc à la Côte d'Ivoire.
Le bronze est revenu à la RDC, qui a battu le Cameroun lors de la "petite finale".
"Cela s'est joué sur des petits détails, c'est l'expérience", estime Yacine Saidani, pour qui la clé de la réussite c'est "du travail, encore du travail, toujours du travail".
Pour évaluer les performances, le jury, composé de cinq personnalités de nationalités différentes, se fonde sur plusieurs critères, de la créativité à la technique en passant par l'esprit d'équipe et l'originalité.
Les Camerounais sont déçus, mais heureux d'avoir participé aux jeux. "On a besoin d'événements comme ça, besoin de soutien", déclare Stéphane Mbenkwi, de l'association Cam Freestyle Ball, qui voudrait que les freestylers soient "un peu plus médiatisés".
"On a donné le meilleur de nous-mêmes", dit de son côté l'Ivoirien Ignace Kassio dont la prestation, comme en 2017 à Abidjan, a ébloui la foule.
Ses prouesses et son humour compensent largement sa petite taille et son handicap - un bras atrophié et paralysé. Le public aime particulièrement sa manière très spéciale de faire rebondir le ballon sur son postérieur.
Cette année c'était une médaille d'argent, mais Ignace est convaincu que la Côte d'Ivoire décrochera l'or aux prochains jeux de la Francophonie.
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