République démocratique du Congo
Plusieurs dizaines d’enfants et adolescents de la rue ont trouvé refuge dans un petit centre culturel du quartier populaire de Kinshasa, Bandalungwa dit "Bandal".
Appelés "shégués", ces jeunes isolés jetés à la rue par une extrême pauvreté ou parce qu’ils ont été accusés de sorcellerie parviennent notamment grâce aux ateliers de musique proposés au centre Mokili Na poche (le monde dans la poche en lingala), à rêver à un avenir plus radieux.
"Les enfants viennent avec des blessures parce qu'ils vivent dans la rue et donc il y a toujours des gangs qui viennent agresser et leur vie c'est toujours, il y a des blessures.", a expliquéCédrick Tshimbalanga, directeur du centre culturel Mokili Na Poche.
La vie des « shégués » rime souvent avec violence, drogues et prostitution et ils souffrent d’une mauvaise réputation dans la société.
"J'essaie un peu d'accompagner surtout quand je vois que le texte ne correspond pas à son idée à lui. Il a l'idée de parler de révolte, mais il va avec un texte qui va à l'encontre, parce qu'il veut parler de révolte, il veut se révolter, pas se révolter contre les gens mais il veut se révolter dans la façon dont il est vu, La façon dont il est traité dans la société. ", a ajouté le directeur du centre culturel Mokili Na Poche.
Créée en novembre 2022, la petite structure Mokili na poche vise à encourager ces jeunes sans éducation à s'adonner à des activités créatives, comme la fabrication de sacs avec du plastique de récupération, ou la musique.
"Business", de son vrai nom Junior Mayamba Ngatshwe, est prêt à saisir toutes les opportunités qui s'offrent à lui : "Depuis tout petit, j'ai toujours rêvé d’être musicien. A 5 ans, j'écoutais déjà les chansons de Gaz Mawete, Fally Ipupa et ça me rendait heureux, ça me donnait le courage de travailler dur pour devenir comme eux un jour. Je suppose qu'entre enfants des rues on peut donner des conseils, se dire que l'on peut changer, et s'encourager mutuellement à aller au centre culturel Mokili Na Poche pour apprendre mais certains d'entre nous ne sont là que pour décourager les autres, ils ne veulent pas apprendre, Mais je leur dis qu’ils gâchent leurs vies car il n'y a pas de grand-père voyou ou de grand-mère prostituée, il faut préparer son avenir quand on est jeune.", a-t-il déclaré.
Les organisations humanitaires estiment à plus de 20.000 le nombre de jeunes sans-abri dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), mégapole d'Afrique centrale d'environ 15 millions d'habitants.
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