République Centrafricaine
Dix militaires sur 19 enlevés par des rebelles en Centrafrique avant d'être libérés mardi sont arrivés mercredi à Bangui, a constaté une journaliste de l'AFP, les neuf autres otages étant attendus jeudi, selon le gouvernement.
Le sort d'un vingtième militaire kidnappé en même temps il y a près de deux mois demeure en suspens. Il n'a pas pu être extrait de la zone où sont actifs les rebelles parce qu'il est blessé et il sera récupéré "plus tard", a assuré mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a activement participé à la libération des otages par leurs ravisseurs.
Ces membres de l'armée centrafricaine avaient été capturés lors de violents combats le 14 février à Sikikede dans le nord contre la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale alliance rebelle dans ce pays en guerre civile depuis 10 ans.
L'état-major de l'armée avait reconnu des pertes militaires "considérables" sans livrer de bilan précis plusieurs jours après les événements.
L'avion qui transportait les dix militaires s'est posé à l'aéroport de Bangui en début d'après-midi, a rapporté une journaliste de l'AFP sur place.
Les traits tirés, en jogging de l'armée, munis de quelques effets enfermés dans des sacs en plastique, ils ont été accueillis notamment par le chef d'état-major de l'armée Zéphirin Mamadou, le ministre de l'Intérieur Michel Nicaise Nassin et celui de la Défense, Claude Rameaux Birau, accompagnés de représentants du CICR.
Ils n'ont pas eu l'autorisation de s'exprimer sur les conditions de leur détention.
Après cette "première vague" de libération "demain nous ramènerons les neuf autres", a assuré le ministre de l'Administration territoriale, Bruno Yapande. Mais "le dernier soldat n'a pas eu d'autre choix que de rester sur place où il est soigné, (...) il sera rapatrié dès que possible", a-t-il ajouté.
Zone disputée
La CPC avait affirmé mardi dans un communiqué qu'elle libérait ces militaires en vertu d'une "décision volontaire et unilatérale".
L'opération de récupération a toutefois été rendue difficile car elle s'est déroulée dans une zone disputée par la CPC à l'armée et à ses alliés mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner, dans la région de la Vakaga, au nord du pays et au carrefour des frontières tchadienne et soudanaise, selon le CICR.
"Depuis 2008, on ne va plus dans cette zone, il y a très peu d'humanitaires sur place (...) Notre déplacement a demandé beaucoup de logistique", a déclaré Nicolas Robert, adjoint à la délégation en charge des opérations au CICR qui a participé à la récupération des otages.
"Nous irons récupérer" le 20e otage "quand nous aurons l'accord" pour le faire, "ce n'est pas pour tout de suite", a-t-il toutefois prévenu.
La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, et théâtre depuis 2013 d'une guerre civile meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire s'étaient alliés au sein de la CPC et avaient lancé une offensive sur Bangui pour tenter de renverser le chef de l'Etat Faustin Archange Touadéra, lequel avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
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