République Centrafricaine
Un revers juridique pour le président Centrafricain Faustin Archange Touadéra: la Cour constitutionnelle a annulé vendredi des décrets visant à créer un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution. L'opposition avait saisi la cour pour éviter qu'une nouvelle loi fondamentale n'autorise le chef de l'Etat à briguer un troisième mandat.
Emile Bizon, Président du Barreau, insiste sur le fait que la justice se doit d'être indépendante et impartiale: "Le combat que le Barreau mène est celui de garantir l'indépendance de la Justice. Que les juges puissent rendre leurs décisions au regard uniquement de la loi sans aucune pression de part et d'autre."(...) ''Je ne crois pas un seul instant que les autorités publiques puissent prendre le risque d'aller à l'encontre d'une décision de justice, ce serait confirmer ce que nous sommes en train de dire ici, c'est à dire, l'anéantissement du pouvoir judiciaire."
En mars, Touadéra avait déjà tenté de supprimer la limite de deux mandats présidentiels lors d'un "dialogue républicain". Mais pour la Cour constitutionnelle; l'initiative d'un référendum de révision de la constitution ne peut se faire en violation du serment prêté par Touadéra lors de son investiture.
Dès publication de la décision, une centaine de militants ont manifesté devant la Cour constitutionnelle, pour réclamer la démission des juges; des policiers et des membres de la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique ont été déployés pour assurer la sécurité des magistrats.
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