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Madagascar : le bilan du naufrage passe à 85 morts

Madagascar : le bilan du naufrage passe à 85 morts
Cet extrait d'une vidéo de l'AFPTV prise le 21 décembre 2021 montre le général Serge Gelle (C), secrétaire d'État à la police, transporté sur un lit d'urgence entouré de solda   -  
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GAELLE BORGIA/AFP or licensors

Madagascar

Ces saisonniers malgaches venaient de terminer la récolte de girofle et rentraient dans leurs familles pour Noël : 85 d'entre eux ont péri dans un naufrage au nord-est de l'île, selon un bilan actualisé jeudi.

Le bateau de transport de marchandises, une embarcation en bois de 12 m de long, n'était pas autorisé à convoyer des passagers mais comptait pourtant 138 personnes à son bord. Il était parti lundi de la petite localité d'Antseraka en direction de Soanierana-Ivongo, moins d'une centaine de km au sud. Il s'est échoué tout près de sa destination.

"Le bilan s'élève à 85 morts, avec 21 (nouveaux) corps repêchés", affirme le général de gendarmerie Zafisambatra Ravoavy. Quelque 50 passagers ont pu être sauvés, principalement des gens qui se trouvaient sur le pont du bateau, selon un responsable maritime.

Problème technique

Selon les premiers éléments de l'enquête, le moteur aurait eu un problème technique. "Le bateau s'est retrouvé à la merci des vagues et s'est échoué sur un récif", avant de prendre l'eau, avait précisé Adrien Ratsimbazafy, de l'Agence portuaire maritime et fluviale (APMF).

"Des effets personnels, des cartes d'identité et de l'argent ont été retrouvés par les secours", a indiqué Alban Menavolo, le maire de Soanierana-Ivongo. "La plupart des passagers étaient des saisonniers, originaires de la campagne", a-t-il précisé. "Ces Malgaches étaient partis récolter le clou de girofle, un peu plus au nord du port de départ et, en prenant le bateau, ils comptaient rejoindre leur famille avec l'argent gagné, pour les fêtes de fin d'année".

Bateaux clandestins

La distance entre les deux localités se parcourt en plus de deux heures en bateau, contre au moins huit en taxi-brousse, selon plusieurs habitants. Certains préfèrent emprunter des bateaux clandestins en raison de routes largement impraticables, explique un villageois.

"Beaucoup de victimes sont originaires d'ici, j'en connaissais quelques-unes. Les gens sont éplorés", confiait le maire, lui-même exténué par le transport des corps, les enterrements, le chagrin dans sa commune.

Cimetière de fortune

Une vingtaine de corps n'ont pas encore pu être identifiés, avance Jean-Edmond Randrianantenaina, directeur de l'APMF. Ils ont été enterrés dans un cimetière de fortune en attendant. Une photo des corps a été prise avant pour que les familles puissent les réclamer plus tard.

Le clou de girofle est l'un des principaux produits d'exportation de Madagascar avec la vanille. La récolte des boutons floraux du giroflier dure d'octobre à fin décembre. Une fois desséchés, ils sont utilisés en cuisine mais aussi pour leurs vertus thérapeutiques.

Deuil national

Une messe est prévue jeudi pour les défunts et les drapeaux sont en berne. Le président Andy Rajoelina a décrété une journée de deuil national pour marquer la tragédie de ce naufrage, qui s'est accompagné du crash d'un hélicoptère qui se rendait sur les lieux, faisant un mort et un disparu le même jour.

Lundi soir, cet hélicoptère, parti de la capitale Antananarivo, s'est écrasé en mer, avec à son bord le secrétaire d'État à la Gendarmerie, Serge Gellé. Éjectésde l'appareil, Serge Gellé - général de gendarmerie - et un gendarme ont survécu, en nageant près de 12 heures pour rejoindre le rivage. 

Bouée de sauvetage

Le corps du pilote a été retrouvé sur une plage jeudi après-midi. Un quatrième passager, gendarme aussi, reste porté disparu. "Mon tour de mourir n'est pas encore arrivé, merci à Dieu", avait déclaré le général Gellé, 57 ans, peu après avoir été sauvé par des pêcheurs.

Des rafales de vent avaient fait chuter l'appareil. "Si je suis encore en vie (...) c'est parce qu'on volait à basse altitude, on n'est pas tombé de très haut car on volait bas en suivant la mer", précisant s'être servi d'un siège de l'appareil comme bouée de sauvetage.

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