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Tunisie : le président Kaïs Saïed tient le peuple en haleine

Tunisie : le président Kaïs Saïed tient le peuple en haleine
Tunisians sit in a cybercafe in Tunis, on September 20, 2021 as they watch television and listen to Tunisia's President Kais Saied delivering a speech   -  
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FETHI BELAID/AFP or licensors

Tunisie

Principaux développements depuis la décision du président tunisien Kais Saied le 25 juillet de geler les travaux du Parlement et de s'octroyer le pouvoir exécutif.

Pleins pouvoirs

Le 25 juillet, Kais Saied annonce la suspension des travaux du Parlement pour 30 jours et le limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, affirmant vouloir "sauver" le pays, rongé par des mois de blocages politiques et un nouveau pic meurtrier de Covid-19.

Le président, également chef de l'armée, s'octroie le pouvoir exécutif, en annonçant son intention de désigner un nouveau Premier ministre. La décision, annoncée à l'issue d'une réunion d'urgence avec des responsables des forces de sécurité, fait suite à des manifestations organisées le jour même contre le gouvernement, principalement contre sa gestion de la crise du Covid.

Les milliers de protestataires, exaspérés par l'épreuve de force depuis six mois entre le président du Parlement Rached Ghannouchi, également chef de file du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, et le président Saied, ont réclamé "la dissolution du Parlement".

Des explosions de joie ont lieu à Tunis après l'annonce du chef de l'Etat, des centaines de personnes bravant le couvre-feu pour descendre dans la rue.

"Coup d'Etat"

Ennahdha, parti le plus représenté au Parlement, fustige "un coup d'Etat contre la révolution et la Constitution", appelant ses partisans et le peuple tunisien à "défendre la révolution" de 2011.

Le 26, plusieurs centaines de partisans du président Saied et d'Ennahdha échangent des jets de bouteilles et de pierres devant le Parlement. M. Ghannouchi observe un sit-in devant le bâtiment bouclé par l'armée, pour en réclamer l'accès.

L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), influente centrale syndicale, estime que les décisions de Kais Saied sont "conformes" à la Constitution, tout en appelant à la poursuite du processus démocratique.

La France dit souhaiter un retour "dans les meilleurs délais" à "un fonctionnement normal des institutions". Les Etats-Unis, "préoccupés", appellent au respect des "principes démocratiques".

Campagne anti-corruption

Le 27, Ennahdha se dit prêt à "la tenue d'élections législatives et présidentielle anticipées simultanées, afin de garantir la protection du processus démocratique et d'éviter que tout retard ne serve de prétexte au maintien d'un régime autocratique".

Le 28, M. Saied lance une offensive anti-corruption, réclamant des comptes à 460 hommes d'affaires accusés de détournement de fonds sous le régime de Zine el Abidine Ben Ali (1987-2011) renversé par la révolution de 2011, s'en prenant à "ceux qui pillent l'argent public".

Le 4 août, l'UGTT appelle M. Saied à nommer rapidement un Premier ministre et former un gouvernement de "sauvetage". Ennahdha se dit prêt à une "autocritique" et à un changement de politique.

"Le Parlement est un danger pour l'Etat"

Le 24, le président prolonge "jusqu'à nouvel ordre" le gel du Parlement. "Le Parlement est un danger pour l'Etat", déclare M. Saied. "Les institutions politiques existantes et leur manière de fonctionner représentent un danger persistant pour l'Etat."

"Pratiques arbitraires"

Le 26 août, Amnesty International affirme avoir recensé depuis le 25 juillet au moins 50 cas d'interdictions de voyage "illégales et arbitraires" ayant ciblé des juges, fonctionnaires et hommes d'affaires ainsi qu'un parlementaire.

Le 3 septembre, l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) appelle M. Saied à mettre fin à une série de "pratiques arbitraires", en particulier des "restrictions de liberté".

Le 10, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, fait part de ses "appréhensions" au président, l'appelant à rétablir l'activité parlementaire et garantir "l'ancrage démocratique" du pays. Le lendemain, Kais Saied évoque une réforme à venir de la Constitution.

Le 14, il affirme que son pays est "gouverné par une mafia" en s'en prenant à des responsables politiques qu'il accuse de corruption.

Pouvoirs présidentiels renforcés

Le 20, Kais Saied annonce qu'il nommera un nouveau chef du gouvernement dans le cadre de "dispositions transitoires", mais qu'il gardera en place les mesures d'exception. Le lendemain, Ennahdha affirme que les mesures du chef de l'Etat risquent d'entraîner le "démantèlement" de l'Etat.

Deux jours plus tard, Kais Saied prend des dispositions exceptionnelles dans des décrets qui renforcent le pouvoir présidentiel au détriment du gouvernement et du Parlement, auquel il va de facto se substituer en légiférant par décrets.

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