Libye
Après plusieurs décennies mouvementées de fermetures et de destructions, la zaouïa Asmariya d'Al Asmar en Libye tente de retrouver un semblant de normalité. Alors que la prière vient de finir, des étudiants assis sur le sol copient avec attention les versets coraniques récités par leur professeur.
"En 1986, l'État a fermé les écoles coraniques dont le sanctuaire al-Asmar", explique Fathi Al-Zirkhani, chercheur et historien au sanctuaire soufi.
L'institut réputé a rouvert en 2018."La zaouïa Asmariya est pour la Libye ce que l'université Al-Azhar est pour l'Égypte, la mosquée Zitouna pour la Tunisie ou la mosquée Al-Quaraouiyine pour le Maroc."
Il abrite non seulement les rassemblements religieux, l'enseignement coranique, en plus d'un pensionnat et d'une université et conserve de précieux manuscrits. Après 2011 et le renversement de Kadhafi, l'attaque de la mosquée Zliten a fait écho dans tout le pays. Des militants islamistes avaient alors saccagé de nombreux sites soufis présents en Libye.
"Auparavant, après le soulèvement de 2011 en Libye, des courants idéologiques dormants, soutenus par l'étranger, ont profité du vide sécuritaire pour se mettre en avant et affaiblir les autres dont la confrérie soufie", continue le chercheur.
La façade de l'édifice conserve encore les marques de toutes les attaques subies. Des impacts de balles sont encore visibles, et des travaux de rénovation restent à faire.
Alors que la Libye est en proie à des conflits qui gangrènent le pays, la zaouïa Asmariya souffre également de manque de fonds pour restaurer ses trésors.
Ses adeptes de la tradition mystique musulmane espèrent obtenir l'aide de l'Unesco et des institutions européennes, afin de rénover et de préserver leur patrimoine.
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