Zambie
Les hommages se poursuivent en Zambie après la mort de Kenneth Kaunda a l'age de 97 ans. Au lendemain de son décès, la presse zambienne était unanime à saluer la mémoire du premier président et père de l’indépendance de l’ancienne Rhodésie du Nord.
Le gouvernement a annoncé un deuil national de 21 jours pendant lequel tous les divertissements seront interdits alors que les drapeaux resteront en berne. Hospitalisé pour une pneumonie en début de semaine, Kenneth Kaunda a poussé son dernier souffle ce jeudi 17 juin.
"Nous avons perdu un homme qui a apporté beaucoup d'unité. Il a apporté beaucoup d'amour et d'harmonie parmi les Zambiens lorsqu'il a introduit la devise 'Une Zambie, une nation'. Il a également veillé à ce que même les nations voisines qui avaient des problèmes soient libérés de la domination coloniale ainsi que de l'apartheid comme en Afrique du Sud", déclare Friday Mwakatobe, un habitant de la capitale Lusaka
La nouvelle du décès avait circulé jeudi sur les réseaux sociaux avant l'annonce officielle. Dans les lieux publics, des Zambiens à la mine grave gardaient les yeux rivés sur les écrans de télévision. "J’ai été choqué par la nouvelle. Nous étions 72 tribus et maintenant nous sommes tous rassemblés par 'Une Zambie, une nation'. La plupart des Zambiens se souviendront toujours de lui pour cela", avance Davy Kasoka.
Elections multipartties
Appelé "le Gandhi africain" pour son militantisme non violent, Kenneth Kaunda avait conduit l'ancienne Rhodésie du Nord à l'indépendance sans effusion de sang, en octobre 1964. Se réclamant du socialisme et proche de Moscou, il a dirigé le pays pendant 27 ans, en grande partie sous le régime d'un parti unique, dont la mauvaise gestion a provoqué une grave crise économique et sociale. Après de violentes émeutes, il avait accepté des élections multipartites en 1991 et fut battu.
L'actuel président Edgar Lungu a regretté la disparition d'une "véritable icône africaine" dans un message publié sur Facebook. "Vous êtes parti au moment où nous nous y attendions le moins", a-t-il écrit. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a présenté des condoléances au peuple zambien sur Twitter, exprimant "sa tristesse".
L'ancien chef d'Etat a soutenu de nombreux mouvements luttant pour l'indépendance ou contre les pouvoirs tenus par la minorité blanche dans d'autres pays de la région, dont le Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud. "Un géant de la lutte pour la libération de l'Afrique du Sud et du continent est tombé", a regretté jeudi le parti dans un communiqué, tandis que l'ex président sud-africain Thabo Mbeki a salué "un homme du peuple".
Lutte contre le sida
Depuis sa retraite en l'an 2000, Kenneth Kaunda mettait son autorité au service de la résolution des crises sur le continent africain, au Kenya, au Zimbabwe, au Togo et au Burundi. "L'Afrique a perdu l'un de ses meilleurs fils", a déclaré l'Union Africaine dans un communiqué.
L'ex président s'était également engagé dans la lutte contre le sida, après avoir annoncé publiquement que l'un de ses fils était mort de la maladie. Sa santé avait été fragilisée par le décès de son épouse Betty en septembre 2012. Ils avaient eu neuf enfants. Lors d'une de ses dernières apparitions publiques, à l'occasion des funérailles de Nelson Mandela en décembre 2013, il était monté en sautillant sur un podium, à 89 ans.
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