Nigéria
Une bonne nouvelle, c’est ainsi que de Nigérians ont qualifié la mort d’Abubakar Shekau, chef du groupe Boko Haram, annoncé dimanche par son rival de l’Etat islamique dans un enregistrement audio.
Dans son enregistrement, Iswap décrit comment ses troupes, envoyées dans l'enclave de Boko Haram, dans la forêt de Sambisa, ont découvert Shekau assis dans sa maison et ont engagé le combat.
"Il a battu en retraite et s'est échappé, errant à travers la brousse pendant cinq jours. Néanmoins les combattants (de l'Iswap) ont continué à le chercher et à le traquer jusqu'à ce qu'ils soient capables de le localiser", raconte la voix.
Après l'avoir débusqué dans la brousse, les combattants d'Iswap l'ont sommé, lui et ses partisans, de se repentir, mais Shekau a refusé et s'est donné la mort, poursuit-elle.
Pour beaucoup, la disparition de cette figure du terrorisme dans le pays devrait laisser céder la place à un nouveau départ.
"C'est une nouvelle que beaucoup de Nigérians ou beaucoup de (pays) africains attendent parce que nous devons garder à l'esprit, que nous soyons des terroristes ou que vous le soyez, nous devons garder à l'esprit qu'il arrive un moment où nous devons mettre fin à ce qui semble être une vie, pour un nouveau départ.’’, explique Abubakar Ibrahim Askira, activiste nigérian.
Un nouveau départ, mais non sans élaguer les causes endogènes de la crise. Au Nigeria, le manque d’opportunités pour les jeunes est pointé du doigt.
" La cause de cette crise est le manque d'emplois. Si les jeunes ont un emploi, il n'y aura pas de crise dans ce pays.", souligne Andrew Anjukuyi Hena, qui réside à Maiduguri, épicentre des exactions de la secte islamiste.
Des jeunes plongés dans l’oisiveté sont jugés perméables aux discours des djihadistes. Et n'hésitent pas à rejoindre leurs rangs.
Montée en puissance du groupe Etat islamique
La montée en puissance du groupe Etat islamique dans le pays inquiète. Cette entité qui semble désormais sur le point d'absorber les combattants de Boko Haram et de prendre possession de ses anciens territoires, cela signifie que l'Iswap dispose désormais d'une plus grande zone sous son contrôle, mais aussi de plus de combattants et d'armes à disposition.
"Si l'Iswap convainc les forces de Shekau de le rejoindre, il contrôlera la majorité des forces ennemies et sera en outre présent dans l'essentiel des zones échappant au contrôle gouvernemental dans le nord-est", explique dans une note Peccavi Consulting, une société d'évaluation du risque spécialiste de l'Afrique.
Toutefois, l'Iswap va probablement devoir convaincre ou combattre d'autres factions de Boko Haram loyales à Shekau, qui disposent encore d'importants bastions notamment de part et d'autre de la frontière avec le Cameroun à Gwoza, Pulka, et dans les montagnes de Mandara, ainsi qu'au Niger.
"Ce n'est peut-être pas fini, l'Iswap va devoir soumettre ou convaincre ces groupes de s'unir à lui, pour consolider totalement son contrôle", a expliqué une source sécuritaire.
Depuis le début des exactions du groupe islamiste Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, près de 36.000 personnes ont perdu la vie alors que deux millions ont été obligés d'abandonner leurs habitations.
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