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Burkina Faso : les corps des trois Européens tués bientôt rapatriés

Des enfants espagnols tiennent une banderole avec un portrait du reporter espagnol David Beriain sur laquelle on peut lire "Merci David", le mercredi 28 avril 2021.   -  
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Alvaro Barrientos/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved

Burkina Faso

Les corps des trois Européens tués dans l'Est du Burkina Faso, deux journalistes espagnols et un défenseur irlandais de la faune, ont été ramenés à Ouagadougou avant leur rapatriement dans leurs pays respectifs.

En Espagne, le gouvernement a annoncé mercredi "avoir déjà programmé un vol du ministère de la Défense pour rapatrier les corps, une fois que les autorités du Burkina Faso auront donné leur autorisation", selon le ministère des Affaires étrangères.

Madrid espère rapatrier les dépouilles des deux journalistes, David Beriain et Roberto Fraile, "le plus vite possible".

Leurs dépouilles ainsi que celle de l'Irlandais Rory Young, président d'une ONG de protection de la faune sauvage, ont été ramenées mardi soir par hélicoptère dans la capitale burkinabè Ouagadougou depuis l'Est du pays où ils ont été tués.

La coordination entre le Burkina, l'Espagne et l'Irlande est en cours pour le rapatriement des trois corps, selon une source gouvernementale burkinabè, qui affirme qu'il s'agit de voir s'ils partiront ensemble ou sur deux vols séparés. "Aucun calendrier n'a été arrêté" pour l'instant, selon cette source.

L'émotion était vive à Ouagadougou au lendemain de l'annonce de l'exécution des trois Européens par des hommes armés qui avaient attaqué leur convoi lundi dans l'Est du pays.

Jacques Zoungrana, libraire, a déploré que "de nos jours, les terroristes endeuillent le Burkina, ils tuent les Burkinabè, ils tuent les étrangers, ce n'est pas normal, nous condamnons cet acte barbare".

En Espagne, les photos des visages marqués de David Beriain et Roberto Fraile, en mission sur le terrain, faisaient la Une de la plupart des quotidiens nationaux et les titres des télévisions et des radios.

"Trop souvent, les meilleurs journalistes, ceux qui risquent leur vie dans des endroits oubliés et, pour beaucoup d'entre eux, dans des conditions précaires, comptent lorsqu'ils sont tués ou kidnappés, presque jamais lorsqu'ils font un reportage", a déploré dans une tribune El Pais, le premier quotidien généraliste du pays.

- Minute de silence -

Une minute de silence en hommage aux deux journalistes a été respectée mercredi dans les locaux de la télévision publique.

En Irlande, le ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, a confirmé la mort de Rory Young, condamnant "dans les termes les plus forts" les auteurs de l'attaque.

Initialement présenté comme journaliste par des sources sécuritaires du Burkina et Reporters sans frontières (RSF), Rory Young était en fait le président et cofondateur de Chengeta Wildlife, une ONG de protection de la faune sauvage.

Dans un communiqué, l'ONG a affirmé mercredi qu'il "dirigeait une patrouille de protection de la faune le 26 avril dans le parc national d'Arly, au Burkina Faso, lorsque celle-ci a été attaquée par des terroristes, provoquant sa mort et celle de deux journalistes espagnols qui filmaient ses efforts pour protéger la faune précieuse".

L'attaque lundi contre cette patrouille antibraconnage composée de militaires et de gardes-forestiers burkinabè, de Rory Young et des journalistes espagnols, a été menée par des assaillants armés circulant à bord de deux véhicules pick-up et d'une dizaine de motos.

Les trois Européens ont d'abord été portés disparus avant l'annonce mardi par le Burkina Faso de leur "exécution par les terroristes", en dépit d'intenses recherches lancées par les forces de défense et de sécurité burkinabè pour les retrouver, eux et leurs assaillants.

Un militaire burkinabè restait toujours porté disparu mercredi. "On n'a pas de nouvelles", selon une source gouvernementale du Burkina.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques djihadistes qui affectent également le Mali et le Niger.

D'abord concentrées dans le Nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est et le Nord-Ouest.

Depuis 2015, elles ont fait plus de 1 300 morts et un million de déplacés fuyant les zones de violences.

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