Niger
Les 7,4 millions de Nigériens inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes dimanche à la faveur du second tour de la présidentielle.
Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, au pouvoir, est présenté comme le favori du scrutin. Le fidèle du président sortant a fait la course en tête lors du premier tour avec 39,3 % des suffrages.
Bazoum bénéficie du soutien des candidats arrivés en 3e et 4e position à l’issue du premier tour à savoir Seïni Oumarou et Albadé Abouba.
Un report de voix qui mathématiquement, lui ouvre les portes du palais.
Mais rien n’est encore fait « C’est très loin d'être gagné", explique Ibrahim Yahya Ibrahim, chercheur à International Crisis Group (ICG).
Le candidat du pouvoir a pour challenger, Mahamane Ousmane. Ancien président entre 1993 et 1996 qui veut redécouvrir les arcanes de la présidence depuis. Au premier tour, il avait obtenu près de 17 3 % des suffrages. Dans le jeu des alliances, il pourra compter sur le soutien de l’opposant Hama Amadou.
Zinder, la ville tant convoitée
Si le vote dans la capitale est historiquement acquis à l'opposition, celui de la seconde ville du pays, Zinder (sud-est), est sujet à caution : cette région, important bassin électoral, est le fief des deux candidats qui y ont passé les derniers jours de la campagne pour tenter de convaincre leurs électeurs.
"Le résultat à Zinder sera déterminant pour l'issue du scrutin", souligne un observateur avisé de la politique locale, sous couvert d'anonymat.
Lors du premier tour, 69,7% des électeurs s'étaient rendus aux urnes.
La commission électorale composée des représentants du pouvoir et de l’opposition promet un scrutin transparent. Mais la vraie réussite de ce scrutin résidera sans doute dans l'acceptation des résultats par toutes les parties une fois le verdict publié.
Le volet sécuritaire constitue une appréhension. Organiser le vote sur l’ensemble du territoire sera le principal défi alors que l’Ouest du pays est livré aux exactions des djihadistes. "Des milliers" de soldats ont été déployés pour sécuriser le scrutin, "surtout dans les zones exposées à l'insécurité’’, souligne-t-on au ministère de la défense.
Ce sera la première fois que deux présidents élus se succèdent dans ce pays à l'histoire jalonnée de coups d'Etat depuis son indépendance en 1960.
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