Algérie
C'est peut être une preuve d'un versement de rançon dans la libération des otages du Sahel. Ce lundi, l'Algérie a affirmé avoir mis la main sur une somme de 80 000 euros au cours d'une opération de lutte anti-terroriste dans la ville de Jijel, à l'est de la capitale Alger. C'est dans cette même région que trois islamistes armés, des vétérans du djihad en Algérie, ainsi qu'un sergent-chef de l'armée avaient été tués dans un sérieux accrochage début décembre.
Selon la presse officielle, l'armée aurait ainsi déjoué un plan de redéploiement de l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) après la mort de son chef, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin par les forces armées françaises dans le nord du Mali. La somme, une "tranche de la rançon" selon le ministère de la Défense algérien, aurait été versée en plus de la libération d'environ 200 prisonniers accusé de soutien aux activités djihadistes en échange des otages détenus par le Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM), dont l'opposant malien Soumaïla Cissé et la française Sophie Pétronin. Une information qui, si elle s'avère vraie, s'opposerai à la position de la France et de l'Italie, qui ont nié toute implication dans les négociations et tout paiement de rançon.
Goût amer
L'accord de libération des otages a laissé un goût amer aux dirigeants algériens. Les autorités algériennes critiquent toujours la décision de relâcher quelques 200 prisonniers aux mains du Mali. Négociée par le pouvoir malien avec un groupe djihadiste combattu depuis des années par la France, l'accord de libération a alimenté les tensions entre Paris et Alger. Cette "démarche sape nos efforts de lutte antiterroriste", avait commenté le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, condamnant des transferts de fonds "au profit de groupes terroristes", selon des propos relayés par l'agence de presse officielle APS.
L'un des djihadistes relâchés au Mali en échange des otages, arrêté fin octobre en Algérie, avait évoqué le versement d'une rançon de "millions d'euros", dans une vidéo diffusée sur la télévision publique algérienne, sans qu'il soit possible de corroborer ses dires ou de savoir dans quelles conditions les images avaient été enregistrées. L'arrestation de plusieurs terroristes présumés sur son territoire depuis octobre, a confirmé les craintes côté algérien d'un éventuel retour au pays des djihadistes.
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