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Zimbabwe : rétablissement partiel des retraits de liquide via téléphone mobile

Zimbabwe : rétablissement partiel des retraits de liquide via téléphone mobile

Zimbabwe

La banque centrale du Zimbabwe est revenue partiellement mercredi sur sa décision d’interdire des services monétaires hors de prix qui permettent à la population d’obtenir du liquide, dans un pays qui en manque cruellement compte tenu d’une grave crise économique.

La banque centrale avait décidé d’interdire lundi, avec effet immédiat, le retrait de liquide via des téléphones mobiles afin de “protéger le public ayant recours à des agents (…) qui abusent” du système, a rappelé l’institution dans un communiqué mercredi.

Des agents facturaient plus de 40 % l’achat d’argent liquide.

“Des mécanismes de contrôle renforcé ont été mis en place (…) pour réduire les abus”, a affirmé la banque centrale qui a de nouveau autorisé mercredi ces services monétaires, mais en limitant le retrait à 100 dollars zimbabwéens, soit l‘équivalent de six euros.

Le Zimbabwe, pays d’Afrique australe embourbé depuis deux décennies dans une profonde crise économique, manque cruellement de liquide.

Pour se procurer du cash, indispensable pour des transactions de la vie courante, comme l’achat d’un billet de bus ou d’une course de taxi, la population a deux solutions : les banques, mais au prix de longues files d’attente pour retirer des montants très limités (environ 100 dollars zimbabwéens), ou les services monétaires via téléphones mobiles qui ont explosé ces dernières années.

Le principal opérateur téléphonique, Econet, qui compte 10,5 millions de clients pour son application bancaire, avait saisi la justice contre la décision lundi de la Banque centrale d’interdire son service monétaire.

La Haute Cour doit rendre son jugement vendredi.

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à Robert Mugabe, à la faveur d’un coup de force de l’armée, promet régulièrement de relancer l‘économie de son pays. En vain pour l’instant. Au contraire, la situation s’est gravement détériorée depuis un an.

Ruiné par le chômage de masse et la dévaluation de sa devise, le Zimbabwe manque non seulement d’argent liquide, mais aussi d’essence, d‘électricité et d’eau.

En août, l’inflation s’est envolée à près de 300 % sur un an, selon le Fonds monétaire international (FMI). Elle est cependant largement sous-estimée, selon des analystes cités par l’agence Bloomberg qui la chiffrent à plus de 900 %.

AFP

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