Cinéma
Les férus de cinéma le connaissent forcément. John Singleton, le cinéaste Afro-américain connu surtout pour avoir réalisé le célèbre ‘‘Boyz n the Hood’‘, a passé l’arme à gauche. A l‘époque de la réalisation de ce film (en 1991) devenu culte, l’homme n’avait que 22 ans et devenait le premier Noir réalisateur à décrocher très prestigieux Oscar, grâce à son chef-d’oeuvre.
C’est ce lundi que le réalisateur est mort à Los Angeles, à l‘âge de 51 ans, des suites d’une défaillance cardiaque. L’homme avait sombré dans le coma depuis le 17 avril dernier et luttait contre la mort. Mais finalement, jugeant son état désespéré, sa famille a fini par demander l’arrêt des soins en accord avec le personnel médical.
Réagissant à la mort de John Singleton, un autre grand réalisateur Afro-américain, Spike Lee, s’est exprimé. ‘‘Tu vas nous manquer’‘, a-t-il écrit sur sur Instagram, non sans mettre en relief sa ‘‘passion, son cœur et sa façon de parler des Noirs’‘.
‘‘Boyz n the Hood’‘ retrace la dure réalité des jeunes Noirs vivant dans le quartier pauvre et dangereux de South Central, véritable ghetto situé dans la ville de Los Angeles, capitale de l’Etat de Californie.
‘‘Boz n the Hood’‘, le film qui aurait prédit les émeutes raciales de 1992
Le chef-d’oeuvre est l’histoire de trois amis Noirs, des adolescents tiraillés de part et d’autre entre les violences des gangs et celles de la police raciste, amatrice de brutalités contre les minorités ethniques. Grâce à ce film, des acteurs comme Laurence Fishburne, Cuba Gooding Jr, Angela Bassett ou encore le rappeur Ice Cube, ont connu la gloire et sont désormais des célébrités mondiales.
John Singleton savait de quoi il parlait dans ‘‘Boyz n the Hood’‘ (les garçons dans le bois, NDLR), puisqu’il a lui-même grandi à South Central. Pour beaucoup, le film de Singleton est prémonitoire, car sorti peu de temps avant les émeutes raciales de 1992 à Los Angles, qui ont éclaté après le tabassage de Rodney King par quatre policiers ouvertement racistes.
Pour rappel, l’acquittement de ces quatre policiers à la violence gratuite avait débouché sur une vague de colère populaire, donnat lieu à une gigantesque émeute qui a coûté en vies humaines et dont les dégâts ont été estimés à des millions de dollars.
Le film a permis à Singleton de décrocher un Oscar en 1992, le premier décerné à un Noir en tant que réalisateur, ouvrant ainsi dans les années 90 la voie à un nouveau genre cinématographique aux Etats-Unis, celui des réalités dans les quartiers difficiles habités par les minorités.
Après ‘‘Boyz n the Hood’‘, John Singleton a réalisé plus de quinze autres films, mais sans rencontrer le fracassant succès de son chef-d’oeuvre.
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